Un shampoing maison qui sublime les cheveux longs, leur donne du volume, de la brillance, les renforce et les démêle ;
Une texture baume, ni solide, ni liquide, permettant de prélever le shampoing sans en gaspiller, de le transporter sans inquiétude en avion, de le doser avec précision ;
Un shampoing qui mousse abondamment, nettoie bien, n’irrite pas ;
Une recette remplie d’ingrédients actifs naturels.
C’est la recette que je vous propose aujourd’hui. Je l’ai baptisé shampoing des sirènes à cause de sa composition qui contient de l’eau de mer et du varech.
Cette recette est née un peu par hasard. Au départ, je voulais créer un équivalent maison du shampoing Big, de Lush, qui serait aussi efficace mais sans les irritations terribles que ce shampoing me provoque. Je vous en dis un peu plus sur ce produit dans cet ancien article.
Je suis donc allée consulter la composition sur la fiche produit du site de Lush, et j’ai aussi cherché l’inspiration du côté du blog Mon made in home, qui propose une recette maison pour reproduire ce shampoing en version plus douce.
Au final, j’ai fait ma propre sauce avec tout ça et surtout en me fiant à mon intuition. Celle-ci étant faillible, je n’ai pas obtenu un shampoing liquide ou crémeux comme je le pensais, mais un baume, une sorte de pâte, comme on peut en avoir un petit aperçu sur la photo. Un peu perplexe au départ, j’ai fini par me demander pourquoi personne n’avait jamais inventé ce truc avant. Cette consistance est tout bonnement géniale à utiliser, hyper pratique et hyper agréable.
Quelques mots sur mes choix d’ingrédients
Le retrait du gros sel
C’était pourtant un peu l’ingrédient phare de la recette de Lush. Cela donnait un shampoing scrub, avec 50% de gros sel marin. Sauf qu’après pas mal de lectures, j’ai découvert qu’exfolier son cuir chevelu n’était pas une si bonne idée que cela, pouvait provoquer pas mal d’irritations et en prime fragiliser et casser les cheveux à la racine. Super !
En plus, le shampoing contenant déjà de l’eau salée, il m’a semblé que le taux de sel devenait beaucoup trop important.
C’est aussi le gros sel qui rendait les cheveux si difficiles à démêler, c’est l’un des reproches que je fais au shampoing Big dans l’article cité plus haut.
J’aurais peut-être tenté malgré tout de mettre un peu de gros sel en plus petite quantité que dans le Big, mais lorsque j’ai découvert que mon shampoing était semi-solide, j’ai réalisé qu’il allait être très compliqué d’y mélanger le gros sel de façon homogène et cela a achevé de me convaincre que je ne devais pas en mettre.
Pour finir, j’étais convaincue que c’était le gros sel qui, en décollant les cheveux à la racine, provoquait cet effet volumateur complètement miraculeux que j’adorais avec le shampoing Big, sauf que j’ai très vite pu constater que mon shampoing baume apportait pratiquement le même volume sans gros sel. Je n’ai donc absolument aucun regret d’avoir retiré cet ingrédient qui à mon sens n’apporte que des inconvénients.
Le choix du tensioactif
Oh non, elle va encore nous bourrer le mou avec ses histoires de tensioactif.
Non non promis, je vous explique juste pourquoi je suis allée mettre du sodium cocoyl-isethionate, qui est un TA pour shampoings solides et que je trouve moi-même discutable, dans cette recette que je voulais liquide.
Je suis assez convaincue pour avoir testé plusieurs produits en contenant que c’est en grande partie le TA utilisé par Lush dans le Big qui provoquait mes terribles plaques sur le cuir chevelu. Il s’agit d’un TA sulfaté, reconnu pour être très irritant et dangereux pour la santé et l’environnement.
Mon made in home, pour sa part, utilise du SLSA, mais celui-ci ne vaut guère mieux.
J’aurais dû pour bien faire utiliser des tensioactifs liquides doux et naturels comme le decyl glucoside et le coco glucoside.
Vous pouvez d’ailleurs tout à fait reprendre cette recette et l’adapter en version liquide avec ces TA qui ne craignent rien ni pour la peau, ni pour la santé, ni pour l’environnement. Veillez juste à corriger le PH de votre préparation que ces tensioactifs font beaucoup augmenter.
Seulement, voilà, je n’avais aucun de ces TA à disposition à l’époque, par contre j’avais un petit stock de SCI.
Quels que soient les doutes que j’aie pu émettre sur le SCI, je privilégie toujours l’utilisation d’ingrédients que j’ai déjà à l’achat de nouveaux, qui dit achat dit emballage, contenants, voilà le pourquoi du pourquoi !
En cherchant sur le net, j’ai lu qu’il était tout à fait possible de fabriquer un shampoing liquide en utilisant le SCI en petite quantité. Je me suis donc lancée.
Si certains trouvent que le SCIi, aussi doux soit-il, assèche les cheveux dans les shampoing solides car utilisé en trop grande quantité, je me suis dit que si on l’utilisait à petite dose, ce ne pouvait qu’être positif et très intéressant à manipuler car simple d’utilisation et ne nécessitant aucun ajustement de PH.
Je me suis basée sur plusieurs lectures différentes pour choisir mon taux de SCI, mais vraisemblablement mes informations étaient fausses, car le résultat n’est pas du tout liquide.
Ceci dit c’est grâce à cette recette totalement expérimentale que j’ai inventé le shampoing baume et à présent, j’adore ça !
L’huile végétale
Lush tout comme Mon made in home proposent d’utiliser de l’huile de coco, une excellente huile pour les cheveux.
Pour ma part, j’ai choisi de la remplacer par de l’huile de camélia, je vous en cause par ici si vous souhaitez en savoir plus. J’ai fait ce choix car l’huile de coco a tendance à trop alourdir ma chevelure.
Mon expérience reconnaît à l’huile végétale de camélia de vraies propriétés volumatrices sur les cheveux. C’est aussi une huile qui les renforce, les protège de la casse, aide au démêlage et leur donne une véritable légèreté tout en les nourrissant.
Si toutefois vous avez les cheveux secs, vous pouvez tout à fait remplacer l’huile de camélia par de l’huile vierge de coco, pour un shampoing plus nourrissant.
Les autres ingrédients
Je me suis globalement référée à la composition du shampoing Big que j’ai totalement reprise.
J’ai simplement ajouté de la protéine de riz, un actif super efficace pour aider au démêlage des cheveux. Si vous n’en trouvez pas, vous pouvez la remplacer par de la protéine de soie qui fonctionne assez bien aussi.
J’ai remplacé l’huile essentielle de néroli, bien trop précieuse et chère pour que j’accepte d’en mettre dans un shampoing, par de l’huile essentielle de petit grain bigarade, qui a peu ou prou les mêmes effets et une odeur similaire très agréable.
Enfin, j’ai choisi le naticide comme conservateur, car il est plus doux et naturel que le cosgard. Souvent je suis incommodée par son odeur douce très marquée, mais il se trouve qu’elle s’associe particulièrement bien avec l’odeur du shampoing des sirènes et apporte la note ronde et sucrée qu’apporte l’absolu de vanille dans le shampoing de Lush, que j’ai choisi de ne pas mettre pour ne pas multiplier les ingrédients inutiles.
La recette
Ok, on y va, on a assez blablaté.
Ingrédients pour 200 grammes de shampoing environ
- SCI : 38 g / 19%
- Huile végétale de camélia : 8 g / 9 ml / 4%
- Protéine de riz : 6 g / 5,5 ml / 3%
- Infusion d’écorce de citron bio : 50 g / 50 ml / 25%
- Infusion de varech : 50 g / 50 ml / 25%
- Eau salée à 3,5% : 36 g / 36 ml / 18%
- Jus de citron bio : 9,6 g / 9,6 ml / 4,8%
- Huile essentielle de mandarine : 0,6 g / 0,7 ml / 18 gouttes / 0,3%
- Huile essentielle de petit grain bigarade : 0,6 g / un peu moins de 0,7 ml / 18 gouttes / 0,3%
- Naticide : 1,2 g / 1 ml / environ 35 gouttes / 0,6%
Préparation des ingrédients complexes
Il va vous falloir commencer par préparer tous les jus et infusions, histoire de n’avoir plus qu’à doser et à transvaser au moment où vous ferez la recette en elle-même.
L’infusion d’écorces de citron
Choisissez bien un citron bio ou non traité, sans quoi tous les pesticides vont aller dans l’eau et par conséquent sur vos cheveux.
Un seul citron suffira largement et pour l’écorce, et pour le jus. Vous pouvez choisir un citron jaune ou vert, cela n’a aucune importance, les actifs qu’ils contiennent sont les mêmes. Perso j’aime bien l’odeur du citron vert. ;)
Faites bouillir de l’eau, vous allez en avoir besoin pour trois des ingrédients.
Zestez le citron et placez le zeste dans un filtre à café. Placez le filtre à infuser dans un verre d’eau bouillante et laissez-le cinq minutes.
Vous pourrez utiliser l’excédant d’infusion pour vous faire une tisane sympa et parfumée.
L’infusion de varech
Vous trouverez le varech en vrac dans pratiquement toutes les herboristeries.
Je vous préviens : si vous trouvez que le varech, ça pue, vous allez revoir votre jugement quand vous l’aurez trempé dans l’eau bouillante. Là, ça surpue ! En plus ça fait des bruits bizarres en gonflant dans l’eau, c’est un moment de pur émerveillement vous verrez.
Il vous faut compter une cuillère à soupe d’algue pour une tasse d’eau bouillante, et cinq minutes d’infusion. J’ai personnellement utilisé ma tisanière, pratique pour filtrer.
Concernant l’excédant d’infusion, là, je le laisse à votre appréciation. En herboristerie ils m’ont dit que le varech était très détox et qu’une tasse d’infusion par jour était excellente pour maigrir. Je suppose que le principe doit résider en la capacité à faire vomir le buveur… J’ai essayé avec du miel, avec du citron, mais rien n’y fait, c’est infecte.
L’eau salée
Vous pouvez utiliser du sel fin de cuisine, ou encore mieux du gros sel type sel de Guérande. L’important, c’est la proportion. On veut une eau salée exactement comme la mer, soit salée à 3,5%. Ce qui signifie que pour 100 grammes, ou 100 millilitres d’eau, on mettra 3,5 grammes de sel.
Dans notre recette, on met 36 ml d’eau, il faudra donc 1,3 g de sel.
Il suffit de verser l’eau bouillante dans un contenant, d’y ajouter le sel et de bien bien mélanger jusqu’à ce que le sel soit parfaitement dissout.
Si vous n’avez pas de balance de précision, n’hésitez pas à en préparer une grosse quantité pour pouvoir peser le sel en plus gros, vous utiliserez le reste pour faire cuire vos pâtes. ;)
Préparation de la recette
Vous avez fait vos infusions, votre eau salée, pressé votre jus ? Parfait ! Le reste, c’est tout simple.
- Dans un bain marie, placez le SCI, l’huile végétale et l’infusion d’écorces de citron. Faites chauffer jusqu’à 70°C en mélangeant constamment avec une cuillère en bois.
- Dans un second bain marie, mélangez tous les autres ingrédients aqueux : infusion de varech, eau salée et jus de citron et faites également chauffer jusqu’à 70°C.
- Quand les deux préparations sont à 70°C, retirez-les du feu et versez-les ensemble dans un grand bol. Ensuite, mélangez constamment jusqu’à ce que la préparation devienne tiède.
- Une fois le mélange tiédi, ajoutez-y la protéine de riz, les huiles essentielles et le conservateur. Mélangez à nouveau pendant cinq minutes.
- Transvasez votre préparation dans un pot, n’oubliez pas qu’elle va devenir une pâte assez solide, et placez ce pot au réfrigérateur pendant deux heures. Ensuite, le shampoing est prêt à l’emploi !
Utilisation du shampoing
C’est très simple : vous en prélevez une noisette entre les doigts dans le pot, vous verrez qu’une noisette suffit très largement, vous ajusterez en fonction de vos cheveux et de votre ressenti mais pour une raison qui m’échappe, le shampoing mousse extraordinairement bien, même au premier lavage.
Déposez cette noisette sur vos cheveux mouillés et frottez avec la main. En quelques instants, la noisette fond et libère une mousse abondante qui permet de nettoyer facilement même une très longue chevelure.
Rincez abondamment, mais là aussi j’apprécie ma tambouille parce qu’elle se rince très bien et ne laisse aucun résidu sur les cheveux.
Personnellement, je fais deux shampoings, mais faites comme avec votre shampoing habituel.
En ce qui me concerne, j’estime que ce shampoing n’a pas besoin d’être utilisé avec un quelconque après-shampoing. Il démêle admirablement les cheveux, les rend très doux et soyeux et leur donne un volume incroyable.
L’adopter, c’est se transformer en une sirène à la chevelure de rêve !
Pour les non-voyants qui me lisent mais aussi pour les autres, je vous donne par ici mes astuces pour doser et réaliser mes tambouilles maison sans l’aide de la vue.
5 commentaires
Salut Flo !
Beaucoup de boulot ces derniers temps et donc beaucoup de mal à venir te rendre visite …
Comme d'hab un super article qui tombe bien, j'avais envie de refaire un shampoing avec mes TA liquides ce que je crains c'est que le shampoing n'est pas la texture d'un baume avec des TA liquides mais je pense que ça pourra être mal du tout .. ;)
Actuellement j'utilise un shampoing solide fait avec le SCI de la box du ptit crapaud , je suis contente car je n'ai aucune irritations, démangeaisons ou autres. J'ai également fait une reçette enfin essayer de faire une reçette de crème hydratante avec le sucragel mais ça été un carnage je n'ai pas réussi à faire une émulsion il va falloir que je retravaille les proportions .
Belle journée
Hello !
T'en fais pas, moi aussi j'ai moins de temps pour le blog en ce moment, et ce sera encore pire quand on sera réellement dans le déménagement. Pfiou j'appréhende un max,.
Oui pour sûr avec les TA liquides, tu ne pourras faire qu'un shampoing liquide, ce que je voulais faire à la base, le côté baume n'est obtenu que grâce au SCI.
Mais je pense que ça peut être un super shampoing, reste à trouver le bon dosage des TA.
Si tu obtiens un truc satisfaisant, hésite pas à donner la recette ici, ça m'intéresse !
Ahah mes condoléances pour tes déboires avec le sucragel ! Etant donné que l'olivem 1000 me donne des résultats absolument magnifiques pour les crèmes, j'avoue que je ne me suis pas penchée sur autre chose. Je ne vois pas comment ça pourrait être mieux. :)
Mais là aussi, le compte-rendu de tes tests m'intéresse toujours, si tu arrives à faire quelque chose de chouette avec ce produit, si tu trouves des proportions qui vont bien, c'est toujours bon à connaître.
Beaucoup de courage pour ton boulot, et au grand plaisir de te lire !
salut Flo !
J'espere que tout va bien pour toi et que votre déménagement n'est pas trop source d'angoisse.
Je reviens à toi parce que j'ai enfin réussi à amadouer mon sucragel et pourtant encore une fois ce n'était pas gagné !
Alors pour cette fois-ci je me suis rabattu sur un gel huileux nettoyant/démaquillant pour la douche enfin si on peut appeler ça une recette parce qu'il m'a fallut du sucragel et de l'huile !
je me démaquille essentiellement avec de l'huile végétale et je me suis dit que ça serait bien d'avoir cette huile à porté de main sous ma douche. Il m'a suffit de mélanger 70g d'HV en l'occurence un macérât huileux de bouton de rose que j'ai fait avec 25g de sucragel. Il "suffit" d'incorporer petit à petit l'huile dans le sucragel pour former un gel mais pour ma part c'est partie en sucette dès le départ ! Il me restait la moitié de mon huile à incorporer et la préparation ressemblait plutôt à un lait …. bref ca m'a gonflé j'ai donc décidé que la texture resterait comme ça et j'ai incorporé mon huile beaucoup plus vite et en plus grande quantité pensant de toute façon que ma recette était raté et la ohhhh miracle il s'est formé un gel !! C'est peut etre de la chance je n'en sais rien mais ça a marché.
l'intérêt pour moi c'est d'avoir un démaquillant que j'ai sous la main dans ma douche et qui plus est à base d'huile pour retirer les impuretés et nourrir ma peau mais aussi de l'hydraté puisque le sucragel contient de la glycérine. Au contact de l'eau le gel huileux devient un lait nettoyant très agréable !
Voili voilou ;))
A très vite
Jen
Salut !
Oh bah on est dans les cartons, mais finalement, une fois qu'on y est c'est moins angoissant que l'idée qu'on s'en faisait. En tout cas avec moi ça marche toujours comme ça.
Du coup le blog est un peu au ralenti mais je pense que je vais en profiter pour lui ravaler la façade. ;)
Génial tes nouvelles pour le sucragel. C'est super marrant que tu m'écrives ça aujourd'hui, parce que dans mes pérégrinations internautiques du jour, j'ai lu une recette de gommage huileux qui utilisait le sucragel et je me suis dit qu'il fallait que je t'écrive pour t'en parler, pour te dire que visiblement, dans un pur mélange huile sucragel, c'est là où ça semble aller le mieux et donner des résultats intéressants.
Ca a l'air super sympa comme texture, vu ce que tu décris, et l'effet avec l'eau me donne super envie de tester. J'aime bien ton concept d'huile démaquillante à utiliser sous la douche, je trouve l'idée super pratique. Je note, je note !
J'espère que de ton côté tout va bien, avec le boulot et tout, que tu es en forme.
A tout vite !
Oui ça n'est jamais évident l'organisation d'un déménagement mais c'est pour partir sur un autre projet j'espère quelque chose que vous avez choisi que ça n'est pas subi par une situation particulière .
Figures toi qu'en me renseignant sur des recettes avec du sucragel ( recette casi-inexistante sur le net… à savoir aussi que sur certains sites marchands il se nomme aussi gélisucre) j'ai vu quelques recettes de gommages huileux sous forme de gel qui m'ont l'air bien sympathiques ;)
Je vais voir ce que le gel huileux nettoyant donne sur le long terme et je te tiendrais au jus.
Ca va bien ici, je suis en vacances pour une bonne semaine autant te dire que je l'attendais celle là !! lol
Par contre trop de chaleur pour moi tu me diras c'est cool comme je suis en vacances mais 40° C au soleil je ne supporte pas … mais ca reste quand même un bon moment de détente ! ( un peu collant……huhuhu)
Courage pour vos cartons !
A très vite
Jen