Cela fait un moment que j’ai envie d’aborder ce sujet, de raconter mes motivations, mes doutes, mes ressentis et de donner mes conseils à ceux qui voudraient faire comme moi. Passer son brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), quand on est privé de la vue, c’est une idée curieuse, un défi difficile, un résultat incertain.
Même si cette expérience a été pour moi très enrichissante, trouver les bons mots pour en parler, pour donner aux non-voyants qui se posent la question de faire la même chose les bonnes clefs, sans avoir l’air de tout savoir sur le sujet (ce qui est loin d’être le cas), j’ai découvert que ce n’était pas simple.
Cet article se veut une simple expression d’une vision des choses qui est la mienne et qui est discutable, un témoignage personnel, rien de plus. Je désire seulement qu’il soit une source de renseignements utiles pour tous les non-voyants qui passeront par ici et un éclairage intéressant pour tous les voyants qui pourraient se poser des questions sur ce que peut bien fabriquer une aveugle dans une formation d’animatrice.
Pour commencer
Avant toute chose, je voudrais dire que j’ai passé mon BAFA en 2003-2004. C’est donc il y a longtemps et à l’époque déjà, on disait que c’était impossible pour un non-voyant. Mon esprit de contradiction a décidé de prouver le contraire, j’imagine. J’ai obtenu mon BAFA et on m’a proposé de devenir formatrice pour les futurs animateurs. Donc, tout est possible, mais pour ça il faut savoir certaines petites choses.
Pour commencer, je ne parviens pas à me souvenir du nom de l’organisme avec lequel j’ai passé mon BAFA, mais je gage que ça n’a à peu près aucune importance.
C’est le premier organisme que j’ai essayé et j’ai été prise.
En fait, ce n’est pas à l’inscription que ça bloque, mais à la validation de la formation, ce qui est avouons-le bien plus pervers, parce que vous avez payé et effectué la formation pour rien. Mais je vais vous donner quelques petits conseils pour que ça n’arrive pas. Par contre, gardez bien à l’esprit qu’il ne s’agit que d’une expérience et que je ne prétends surtout pas avoir totalement raison ou vous donner une solution miracle.
Commencez par vous inscrire dans n’importe quel organisme, choisissez-le parce que le contenu vous plaît, je pense sincèrement que ça n’a guère d’importance. Et si jamais on vous refuse quelque part, essayez-en un autre.
Le stage théorique
Le BAFA se compose de trois stages : un stage théorique, un stage pratique et un stage d’approfondissement ou de qualification.
Le premier stage est celui qui vous posera le moins de problème. C’est théorique et, même si on fait beaucoup de mises en situation en utilisant les collègues comme cobayes, c’est un peu comme aller sur les bancs de l’école. Personne ne vous empêchera de faire cette session.
Par contre, un formateur zélé pourrait refuser de vous la valider, auquel cas, bye bye la suite. Voici ce qui à mon sens est la clef pour éviter ça, au cours de ce stage-là mais aussi ensuite : il faut être très lucide, très humble, accepter parfaitement son handicap et être très conscient et honnête sur ce qu’il nous permet et ce qu’il nous empêche de faire.
Non, je ne peux pas et ne pourrai jamais surveiller un groupe d’enfants jouant dans une cour. Oui, je pourrai les mettre en danger si je suis seul à les gérer. Vous devez le savoir et le dire. C’est le seul moyen d’inspirer confiance. Certains formateurs pensent que vous n’avez pas conscience des difficultés que le handicap engendre. Donc, il faut les rassurer. Les rassurer, mais aussi mettre en avant vos talents, parce que si vous tentez cette formation, c’est que vous pensez, et très certainement à raison, en avoir. Vous avez une imagination débordante pour inventer des animations, des jeux, des veillées. Vous avez une réelle capacité de psychologie, de compréhension des enfants, vous savez leur parler, vous avez de l’autorité… Bref, vous avez forcément quelque chose qui sera utile à une équipe d’animation. Il faut arriver à convaincre vos formateurs qu’une équipe doit être faite d’animateurs aux capacités différentes qui se complètent et qu’il n’y a pas que la surveillance qui fera de vous un bon animateur.
C’est très joli dans les mots, mais il faudra le mettre en pratique. On pratique énormément, durant le premier stage théorique. D’ailleurs, on s’amuse beaucoup et ce sont d’excellents souvenirs. N’allez pas vous mettre vous-même en difficulté en proposant un grand jeu où ça court partout, une veillée basée sur un jeu de mime, bref une situation au cours de laquelle vous ne pourrez pas gérer, ce sera la meilleure façon de montrer que vous n’avez rien à faire dans cette formation.
Pour vous donner quelques exemples, lorsque j’ai dû organiser une veillée, j’ai fait quelque chose autour de la chanson, des canons, de l’improvisation vocale. Ainsi, les gens étaient statiques, je repérais rapidement qui était où et je ne me suis pas retrouvée en difficulté avec des déplacements, un jeu à surveiller nécessitant mes yeux. De même, le chant est une occupation que je pouvais parfaitement gérer, savoir qui se trompait, qui réussissait, qui faisait quoi.
Lorsque, mes deux partenaires et moi, nous avons organisé un grand jeu, une sorte de jeu de rôle par équipe dans un cadre médiévalo-fantastique, mon rôle était celui d’une elfe aveugle aidant les aventuriers à traverser la forêt elfique les yeux bandés. Ensuite, c’était moi vers qui les groupes venaient donner les résultats des énigmes qu’ils trouvaient sur leur chemin et je comptais les points. De la sorte, j’avais un poste statique, c’étaient les enfants qui venaient à moi et non l’inverse et je ne me retrouvais pas à devoir surveiller des petits groupes de personnes éparpillées dans un immense parc.
En gros, n’allez pas proposer un ballon prisonnier alors que vous savez pertinemment que vous n’aurez absolument aucun contrôle et aucun aperçu de ce qui se déroulera dans le jeu.
Vous aurez beau raconter ce que vous voudrez aux formateurs, c’est votre comportement sur le terrain qu’ils observeront.
Le stage pratique
Bon, vous avez validé votre stage théorique, super. Maintenant, il faut trouver un stage pratique. Et là, les vrais problèmes commencent. C’est là que la plupart des DV (déficients visuels pour les intimes) qui ont tenté le BAFA ont foiré. Parce que des centres de loisirs ou des colos qui acceptent un stagiaire miraud, eh bien, tout simplement, il n’y en a pas. Les stagiaires c’est vachement bien, parce que ça se paie une misère et ça fait le boulot d’un véritable animateur, donc les centres de loisirs et les colos cherchent des stagiaires pouvant faire un max de boulot, pas des boulets. Et nous, nous sommes les boulets. Nous ne pouvons pas voir ce que font les enfants, nous ne pouvons pas surveiller un groupe, nous ne servons à rien, dans le concret d’une semaine de colo. Alors bien sûr, je caricature un peu. C’est moi-même qui vous ai convaincus plus haut que nous avions des choses à apporter. Mais il faut être réaliste : les centres de vacances et de loisirs ne cherchent pas des équipes d’animation géniales qui proposeront des choses nouvelles et enrichissantes pour les enfants. Ils cherchent des surveillants. Et nous n’en sommes pas. On a deux ans pour passer l’intégralité de nos trois stages de BAFA. Donc, si dans ce laps de temps vous n’avez pas trouvé votre stage, eh bien vous n’avez plus qu’à tout reprendre à zéro.
J’ai envoyé une cinquantaine de demandes, toutes ont été refusées. Le comble, c’est que j’ai aussi été refusée par les colos spécialisées dans l’accueil d’enfants non-voyants, moi qui pensais que c’était ma seule chance.
J’ai finalement trouvé un stage dans le centre de loisirs de mon village d’enfance, parce que le président connaissait bien mes parents et m’a fortement recommandée. Sans lui, je n’aurais pas mon BAFA aujourd’hui. Donc oui, vous avez bien compris, la seule façon de s’en sortir à ce moment-là, à moins d’avoir une chance inouïe qui, je l’espère, est encore possible, c’est d’être pistonné.
Ca y est, vous avez trouvé un stage pratique ! Génial, mais tout n’est pas encore fait. Si votre directeur n’est pas satisfait de votre travail, il ne validera pas votre stage et tout sera terminé. Ici, mon conseil est le même que plus haut : dès le départ, soyez très clair sur ce que vous pouvez faire et ce que vous ne pouvez pas. Oui, vous pouvez gérer un petit groupe, trois ou quatre enfants, dans un espace bien délimité. A la piscine, vous oubliez. Oui, vous pouvez animer un grand nombre de choses, oui, vous avez les idées et le savoir-faire. Mais non vous ne pourrez pas surveiller les 20 gamins du centre quand vous les emmènerez aux jeux gonflables. Bref, dites tout de suite les choses.
J’ai de très bons souvenirs de mes quatre semaines en centre de loisirs, des gamins que je n’oublierai sûrement jamais, de très grands moments, comme le groupe musical que j’ai monté avec cinq enfants super motivés et qui a chanté lors du spectacle de fin de mois en s’accompagnant aux percus… Et bien d’autres.
J’ai eu deux directrices différentes, car j’ai fait mon stage en deux fois, et lors des réunions qui ont eu lieu en fin d’été, elles ont été très positives à mon sujet et j’ai eu la chance d’avoir d’excellentes remarques dans mon carnet. Mais pour être très franche avec vous, malgré tous ces points positifs, ces quatre semaines de stage ont été l’une des choses les plus difficiles que j’ai vécues de ma vie. Gratifiantes, aussi, et très très agréables par moment.
Mais si vous vous lancez là-dedans, il faut que vous sachiez que vous y vivrez d’intenses moments de frustration, d’humiliation, de sentiment d’inutilité, de larmes refoulées, de solitude. Et que jamais vous ne devrez les montrer.
Les ciseaux de Kevin
J’ai particulièrement une anecdote en tête, la plus terrible de cette période de ma vie, et je vais vous la raconter même si ça rallonge cet article parce qu’elle illustre bien certaines choses que je veux vous faire comprendre.
Il y avait un petit garçon de six ans parmi les enfants du centre de loisir, que nous appellerons Kevin. Kevin était un gamin très agité, à la limite de l’hyperactivité. Apparemment, sa vie n’était pas simple à la maison et ça en faisait un enfant perturbé, ayant un besoin maladif de se faire remarquer et souvent difficile à gérer.
Il se trouve que Kevin et moi avions développé une forme de complicité et d’entente qu’il n’avait avec aucun autre animateur, sans doute parce que, la seule à ne pas voir ses bêtises, j’étais la seule à ne pas l’engueuler systématiquement et à avoir autre chose à lui servir que des reproches. Je me souviens encore aujourd’hui avec le sourire que, pour me présenter à sa mère et lui expliquer mon handicap, le premier soir, il lui avait dit : « Tiens maman, c’est la dame invisible. »
Un jour, Kevin est venu me voir pour me demander de lui découper quelque chose. Petit garçon n’ayant pas encore appris que l’on tend les objets qui coupent en les présentant par le manche, il m’a tendu la paire de ciseaux pointe en avant. Je n’ai même pas eu le temps de comprendre, de me rendre compte de ce qui se passait. L’instant d’après, une animatrice était sur lui, le repoussait en arrière et hurlait aux autres que Kevin m’avait menacée avec des ciseaux, les avait pointés droit sur ma poitrine.
J’ai tenté d’expliquer, de dire que le petit avait juste voulu me tendre l’objet pour que je puisse lui découper une image, mais c’était comme si je n’existais pas.
Une heure après, la maman était convoquée et toute l’équipe d’animation se retrouvait en réunion, avec la directrice, la maman inquiète et le gamin terrorisé, seul enfant au milieu de ce tribunal d’adultes.
Les animateurs ont expliqué à la maman choquée comment son enfant de six ans avait menacé une animatrice avec une paire de ciseaux. La directrice a exposé à quel point ce geste était grave.
Et moi, première témoin de la scène, on ne me demandait même pas mon avis. Certes j’avais dix-huit ans, certes j’étais stagiaire, mais au bout d’un moment je n’y ai plus tenu.
J’ai pris la parole et j’ai expliqué ce qui s’était vraiment passé, comment le petit m’avait demandé de lui découper quelque chose. Je n’avais, et je n’ai encore aujourd’hui, aucun doute ni sur les intentions du gamin, ni sur ce qui s’est réellement passé ce jour-là et sur le fait qu’à aucun moment, je n’ai été en danger.
Mais on m’a répondu un peu sèchement que je n’avais pas pu voir ce qui s’était passé et que je ne pouvais pas savoir. Même mes collègues animatrices, qui me connaissaient et travaillaient avec moi tous les jours, ne m’ont pas soutenu, au contraire. Elles, elles avaient vu. Moi, non.
A la fin de la réunion, Kevin a prononcé une phrase que je n’avais jamais entendue dans la bouche d’un petit garçon de six ans et que j’espère n’entendre jamais plus. C’et la seule phrase qu’il a dite de la réunion et je ne l’oublierai jamais : « Je veux mourir. »
A partir de ce jour-là, Kevin ne m’a plus jamais parlé. J’étais la seule en qui il avait confiance, la seule avec qui il parvenait à s’assoir, à se poser, à se calmer, mais la confiance était brisée. Il avait juste voulu me donner des ciseaux et moi je l’avais laissé se faire accuser, humilier, disputer, punir par sa mère…
Voilà comment est et sera toujours perçu un aveugle, dans une équipe d’animation, et sans doute dans la vie en général, d’ailleurs : tant que tout va bien, on lui reconnaît des qualités, on apprécie de travailler avec lui. Mais dans les moments de crise, il n’a ni crédibilité, ni compétence. Et ça, plus encore que les après-midis à la piscine où on est assis à ne servir à rien, plus que les sorties en vélo dont on est dispensé et où l’équipe se retrouve amputée d’un membre à cause de nous, c’est terrible à vivre et à supporter.
Je ne vous raconte pas tout cela pour vous dégoûter, au contraire. Je le fais parce que c’est du vécu et que je suis intimement convaincue que c’est quand on part en sachant ce genre de choses, en en possédant une conscience aiguë et entière, que l’on peut véritablement s’en sortir.
Le stage d’approfondissement
Bon, ça y est, vous avez votre stage pratique en poche, et en plus votre directrice a écrit des trucs super cool à votre sujet, c’est un bon point pour la suite car ça rassurera les formateurs.
Maintenant, il vous faut trouver un stage d’approfondissement ou de qualification. Concrètement, si vous avez validé votre stage pratique, la seule chose qui pourrait faire que vous ne soyez pas pris dans l’un d’eux, c’est le nombre de places, mais sinon il n’y a aucune raison qu’on vous refuse.
Il y a des stages de toute sorte, avec des orientations très diverses : musique, théâtre, danse, arts plastiques, sport, sports nautiques, formation aux premiers secours, petite enfance… Et j’en passe.
Je vous conseille de choisir quelque chose dans lequel vous avez déjà de l’expérience. D’une part, vous vous sentirez plus à l’aise, d’autre part vous aurez davantage la maîtrise des choses et vous aurez plus de crédibilité aux yeux de vos formateurs. Et puis surtout, le stage aura des chances de vous plaire et de vous permettre de vous améliorer dans le domaine en question.
Je vous déconseille très fortement tout ce qui est sport, même si vous êtes vraiment doué dans le sport en question. N’oubliez pas que le but est de pouvoir animer l’activité sportive pour des enfants. Si vous ne pouvez pas voir ce que fait l’autre, a fortiori si ce n’est pas un autre mais 25 autres, vous ne serez pas d’une très grande utilité. Je vous déconseille aussi la formation aux premiers secours, qui peut se faire en stage de qualification. Elle est prévue pour un groupe, il vous sera donc très difficile de suivre, de savoir quels mouvements faire, ainsi de suite. Ce n’est pas totalement rédhibitoire, mais vous vous mettrez en difficulté pour rien. Autant suivre cette formation dans un cadre plus adapté. Ici le but est bien de convaincre de votre autonomie et de vos capacités d’animation, devoir vous faire aider pour suivre une formation aux premiers secours ne sera pas le meilleur moyen…
Pour ma part j’ai pris un stage d’approfondissement option théâtre, en plein cœur du festival d’Avignon, c’était absolument sensationnel. On logeait dans un collège où on étouffait de chaleur mais j’en ai des souvenirs extraordinaires. Même s’il y a toute une dimension visuelle avec le théâtre, la plupart du travail peut se faire à l’oreille et malgré quelques petits ajustements nécessaires, j’y ai parfaitement trouvé ma place.
Conclusion et réflexions
Voilà à peu près ce que je peux dire sur le bazar et les petits trucs qui peuvent donner une chance d’obtenir le diplôme.
La vraie question à se poser, c’est pourquoi vous voulez votre BAFA. Si c’est pour devenir animateur en centre de vacances ou de loisirs, c’est-à-dire le but premier de cette formation, je vais peut-être dire ça de façon un peu rude, mais oubliez tout de suite. Personne ne vous embauchera, exactement pour les mêmes raisons que je citais pour le stage pratique. Bien sûr que dans la théorie il faut une équipe variée où chacun apporte son propre savoir-faire. Mais dans la pratique, un directeur d’équipe d’animation cherche surtout des personnes capables de surveiller une horde d’enfants en vacances. Et ça, bah c’est pas notre rayon.
En revanche, le BAFA est un plus très intéressant pour le CV si vous êtes amenés à bosser avec des enfants. Pour ma part j’ai souhaité le passer parce que, même si je ne savais pas encore à l’époque exactement ce que je voulais faire de ma vie, je savais que je serais sans doute amenée à travailler avec des groupes de personnes et je voulais avoir un plus, pouvoir dire que je savais gérer un groupe, l’animer.
Si un jour je trouve un poste de musicothérapeute auprès d’enfants, je suis convaincue que ce petit plus sur mon CV, surtout en tant que non-voyante, peut faire la différence.
Voilà à peu près ce que je peux dire de tout ça. Je répète une fois encore qu’il s’agit de mon vécu, de mon ressenti et de mon expérience et que ça n’est qu’un avis. Peut-être vivrez-vous les choses autrement ou entendrez-vous d’autres récits très différents, même si je ne connais pas d’autre personne ayant eu son BAFA avec moins d’un quarantième de vision.
Que vous y voyiez ou non, que vous ayez ou non votre BAFA, n’hésitez pas à commenter ce témoignage, à le compléter par vos expériences, vos avis, réflexions et questionnements sur le sujet.
4 commentaires
C’est une sacrée expérience que tu as dû vivre là. Tu as eu beaucoup de courage de t’investir dans ce projet, j’ai passé mon Bafa également ( il y a treeeeees longtemps…. ) . Ça ne doit pas être évident de se donner corps et âme alors que tu as des gens en face qui te mettent des bâtons dans les roues.
Je pense que ça ne m’a pas paru si terrible à l’époque parce qu’il n’y avait pas réellement d’enjeu, dansle sens où oui c’était important pour moi, mais je n’avais pas par exemple d’obligation professionnelle de posséder ce diplôme. Du coup je me suis lancée sans trop de pression et je pense aussi que c’est ce qui m’a aidée à aller jusqu’au bout.
Incroyable que tu aies eu le courage d’aller jusqu’au bout. Rien qu’en proposant de garder des enfants de parents qui me connaiss et me savent digne de confiance, je me sens parfois illégitime à leurs yeux, alors avec tous ces enfants… cela dit, je pense que tu as bien fait de le faire très jeune. Je ne sais pas pour toi mais je me trouve moins téméraire et plus sensible qu’à mes 18 ans… l’expérience apporte son lot de déconvenues et de découragement je trouve
Coucou,
Je suis tout à fait d’accord. En fait, je constate qu’en prenant de l’âge, je suis moins téméraire ou plus lucide face à certaines choses, et parallèlement, je suis beaucoup plus capable de m’exprimer, de me justifier et de me défendre dans des situations où je me sais vraiment légitime.
J’imagine que c’est ça, la sagesse. Ne plus foncer n’importe où, mais savoir aller où l’on veut… Enfin, je me rassure comme je peux du fait que je deviens vieille !!!
Quoi qu’il en soit, je ne sais pas si j’aurais fait la même chose à 30 ans, mais je ne regrette pas de ne pas me l’être interdit, quand j’en avais 20. C’était malgré tout une belle expérience et puis, très formatrice, sur tous les plans.