Aujourd’hui, je vous écris pour un petit coup de gueule. Ce n’est pas dans mes habitudes, seulement il y a des moments où quand c’est trop, c’est Tropico, comme dirait monsieur Flo.
Eh oui, je vais vous parler de la slow cosmétique, cet art de prendre soin de soi mieux et avec moins que je chéris comme vous le savez, puisque je vous en parle souvent sur ce blog. C’est peut-être d’ailleurs parce que je le chéris tant que je suis vite agacée quand on en fait n’importe quoi.
Souvenez-vous, c’était en septembre 2017 : je publiais alors chaque semaine une partie de mon reportage sur les coulisses du géant de la cosméto maison, Aroma-Zone. Le billet accompagnant l’épisode 4 était un brin amer, car il était question de la slow cosmétique, que ce sujet et ce qu’en pensaient les dirigeants de AZ me tenait particulièrement à cœur et qu’au dernier moment, AZ a refusé que je diffuse ce passage de l’interview, pour des raisons que je comprends mais n’accepte pas pour autant.
Depuis lors, ce qu’ils m’ont dit m’a travaillé ; ce que j’ai moi-même découvert encore davantage. Alors, j’ai décidé de vous dire ce que moi, j’en pense.
Qu’est-ce que la slow cosmétique ?
La slow cosmétique, c’est une façon d’appréhender la cosmétique au quotidien, en choisissant d’en faire moins, mais mieux.
Quand on choisit de devenir slow en cosmétique, on tente de s’orienter vers moins de produits, des produits plus simples, mais aussi des produits plus éthiques, plus sains pour soi, sa peau, son corps, mais aussi pour l’environnement.
On privilégie les compositions naturelles, qui vont être davantage en osmose avec notre organisme et qui vont être facilement dégradées dans la nature. On s’oriente vers des emballages qui produisent moins de déchets.
On essaie aussi d’utiliser des produits qui seront multi-fonction, qui donc seront plus économiques et éviteront de multiplier les achats. On utilisera par exemple facilement des ingrédients que l’on trouve déjà dans sa cuisine, comme l’huile, le miel, les œufs…
On privilégiera aussi davantage des produits bruts plutôt que des produits finis, une huile ou un hydrolat à une crème, par exemple.
On est aussi attentif à la provenance des produits qu’on achète, on essaie de se fournir le plus localement possible, parce que moins les produits font de chemin pour arriver jusqu’à nous, moins cela génère de pollution.
On fait aussi attention à la façon dont ce que l’on achète est produit, à la qualité des matières premières, au fait qu’elles soient cultivées, extraites, produites de la façon la plus naturelle et respectueuse possible, tant pour la matière elle-même que pour son environnement.
Enfin, on se préoccupe aussi de l’aspect humain, des conditions de travail, du respect des travailleurs, en privilégiant par exemple les petits producteurs et artisans aux gros industriels.
Devenir slow, ça peut aussi signifier se mettre à faire ses produits maison, parce que cela permet d’épurer les recettes, de choisir ses ingrédients en toute conscience. Mais ce n’est absolument pas une nécessité, seulement une façon de changer ses habitudes parmi tant d’autres.
La slow cosmétique, c’est aussi une démarche humaine, une démarche de partage, de rencontres, une quête de plaisir, tant de la part des artisans qui s’intéressent davantage au bien-être des clients qu’aux chiffres que de celle des consommateurs.
En conclusion, la slow cosmétique, c’est une valeur, un mode de vie, une vision des choses, une philosophie, tout ça à la fois.
Qu’est-ce que Slow Cosmétique ?
Slow cosmétique, c’est à l’origine une association, qui s’est créée pour mettre en valeur les marques fidèles à tous ces principes que j’ai décrits plus haut. Dans cette optique, ils ont créé une mention, la mention Slow Cosmétique. Cette mention récompense les marques dont les produits répondent à toute une sélection de critères permettant d’évaluer leur fidélité aux valeurs de la slow cosmétique.
Plus tard, c’est même devenu une marque déposée.
En ce qui me concerne, et c’est très important pour moi de l’écrire ici car en aucun cas je ne souhaite faire de critique gratuite sans mettre aussi en valeur les bons côtés des choses, j’apprécie énormément d’acheter des produits de marques lauréates de la mention Slow Cosmétique, parce que c’est une garantie relativement fiable, sans que je sois obligée de vérifier systématiquement leur composition, que ces produits correspondent à des critères d’exigence qui ont de l’importance pour moi. C’est reposant et agréable.
Alors, c’est quoi, le problème ?
Le problème, c’est avant tout le nom choisi, Slow Cosmétique. Ca peut paraître insignifiant, un nom, mais c’est déterminant.
En créant l’association Slow Cosmétique, la mention et la marque du même nom, Julien Kaibeck, dont par ailleurs je respecte énormément les connaissances et j’aime beaucoup l’enthousiasme, n’a rien inventé du tout. Il s’est servi d’une valeur, d’un mode de vie, pour en faire quelque chose de plus officiel et de plus commercial, aussi.
Car oui, le mouvement slow, ça fait longtemps qu’il existe : slow food, slow life, et même slow cosmétique, ça faisait un petit moment déjà que tout cela était dans l’air du temps, avant que le mouvement de Julien Kaibeck n’apparaisse.
Ce qui me gêne, c’est que l’on prenne un nom générique, un nom commun, le nom qui désigne un art de vivre, pour en faire un nom propre et un argument commercial. Je trouve ça éthiquement très très discutable.
C’est un peu une façon de dire : « A partir de maintenant, la slow cosmétique, c’est nous, et seulement nous, puisque nous en portons le nom. Vous comprenez bien que tout produit qui n’est pas marqué de ce nom ne peut répondre aux mêmes valeurs. »
Moi, ça me dérange. C’est un peu comme si quelqu’un créait une mention Roman Policier et vous laissait entendre que tout ce qui n’est pas marqué de ce logo et de ce nom n’est pas un roman policier.
Vous trouvez peut-être que j’en rajoute ; vous vous dites sans doute que les gens de Slow Cosmétique n’ont jamais prétendu qu’il ne pouvait pas y avoir de slow cosmétique en dehors d’eux.
Il y a six mois, je vous aurais donné entièrement raison. Néanmoins, depuis, j’ai fait une expérience qui m’a rendue moins indulgente : le groupe Facebook Slow Cosmétique Officiel.
Quand j’ai découvert ce groupe, j’étais remplie d’enthousiasme : enfin un endroit où j’allais pouvoir échanger avec d’autres passionnés, demander et donner des conseils slow, découvrir et faire découvrir des marques, des produits, des producteurs !
Mais j’ai rapidement déchanté. J’ai découvert qu’il était tout simplement interdit de parler dans ce groupe de marques ne possédant pas la mention Slow Cosmétique ;ça fait partie des règles du groupe. Si vous avez le malheur d’évoquer, de près ou de loin, une marque ne possédant pas la mention, peu importe qu’elle soit slow ou pas, votre publication est purement et simplement supprimée.
Pour moi, l’accueil, la chaleur humaine, l’ouverture d’esprit, l’échange, sont autant de valeurs qui font partie de ma conception de la slow cosmétique ; autant de valeurs qui font défaut à ces gens qui prétendent en détenir toute la connaissance.
Je n’ai malheureusement pas eu la présence d’esprit de conserver certains échanges, qui auraient été édifiants. J’ai toutefois conservé un commentaire, posté par l’équipe Slow Cosmétique, qui représente assez bien ce qui me pose problème dans tout ça.
Je le replace dans son contexte : G., une nouvelle arrivée, ne connaissant encore rien à la slow cosmétique mais pleine de bonne volonté et d’envie d’apprendre, poste dans le groupe pour dire qu’elle a acheté des ingrédients de chez Aroma-Zone pour se lancer dans la cosmétique maison, mais qu’elle ne sait pas bien ce qui peut être mélangé ou pas, comment utiliser certains produits… Bref, elle débute.
S’en suivent plusieurs commentaires lui disant qu’elle va se faire taper sur les doigts, qu’il ne faut pas parler d’AZ ici. Pas un pour lui dire ne serait-ce que bienvenue ou l’encourager dans sa démarche.
Un peu agacée, je finis par commenter, en disant que pour moi l’aspect humain est très important en slow cosmétique et que je commencerai par lui souhaiter la bienvenue parmi nous et lui dire bravo de se lancer dans cette aventure. Puis je lui donne un certain nombre d’explications sur ce que l’on peut mélanger ou pas quand on tambouille, bref, des choses bien concrètes.
Elle me remercie, me dit que c’est plutôt ce genre de réponse qu’elle espérait. Mais à nouveau, quelqu’un renchérit en disant qu’Aroma-Zone, ce n’est pas slow, blablabla.
Du coup, je ne peux m’empêcher de répondre ceci :
Et à me faire taper, autant aller au bout, bien sûr qu’on peut faire de la slow cosmétique avec des produits A-Z, la slow cosmétique, c’est surtout se débarrasser du superflu, n’utiliser que ce dont on a vraiment besoin, mais aussi choisir des ingrédients respectueux du corps et de la planète. Et si on se penche sur le cahier des charges d’Aroma-Zone, on constate que oui, certains produits sont à éviter, pour des raisons éthiques et ou environnementales, mais que pour d’autres, la question et de l’écologie, et de la qualité a été largement étudiée. Bref… J’en fais surtout pas la pub, moi-même je n’achète plus chez eux sauf cas de force majeure, mais ça m’agace de voir dissocier slow cosmétique et Aroma-Zone, comme ça m’agace de voir réduire la slow cosmétique à une mention. C’est un art de vivre, qui ne peut être déposé auprès d’aucun organisme.
Après ça, la conversation se poursuit et je la suis de loin, même si je n’y participe plus. Chacun y va de son avis sur Aroma-Zone et sur le bien fondé ou non d’y faire ses achats. Plusieurs commentaires tendent plutôt à dire que pour certains produits, AZ est une alternative moins dramatique que d’autres et parfois intéressante.
Et puis, quelque temps plus tard, l’équipe Slow Cosmétique commente enfin à son tour. Voici leur message :
Slow cosmétique a commenté : Bienvenue G… Ouh là là ton post a généré des réactions dans tous les sens, c’est chouette. Alors pour répondre à ta question : oui évidemment certaines choses se mélangent entre elles et d’autres non. Un premier petit article tuto tout simple est ici : https://www.slow-cosmetique.com/le-mag/aromatherapie-comment-et-pourquoi-realiser-des-melanges-dhuiles/
Florie t’avait bien répondu aussi ;-)
Par contre, il peut arriver qu’on confonde comme Florie la Slow Cosmétique et la Cosmétique maison. Pour la cosmétique maison, AromaZ*** est l’idéal. Pour la Slow Cosmétique, il y a plusieurs façons de la vivre au quotidien, et ça passe par l’utilisation de produits de la cuisine mais aussi par le shopping auprès des artisans au plus près de la production, d’où la Mention. Vous pouvez lire ceci cela aide pas mal à comprendre que la Slow Cosmétique est un concept bien établi et une marque de ralliement que nous défendons : https://www.slow-cosmetique.org/vous-informer/la-cosmetique-maison-diy/ Voili voilou, bon amusement !
Et, sitôt ce commentaire posté, la conversation est bloquée, interdisant à quiconque de publier de nouveaux commentaires à la suite de celui-ci. Intéressant non, pour des gens qui écrivent juste à l’instant que c’est chouette que le post ait généré des réactions dans tous les sens.
C’est chouette mais bon, maintenant qu’on a parlé et qu’on vous a expliqué la vérité, il ne faut pas que ça continue, voilà comment cela sonne, pour moi. Et ça ne me plaît pas vraiment, pour être honnête.
Je passerai sur la phrase expliquant avec une gentille condescendance qu’il peut arriver, comme Florie (c’est moi Florie hein) que l’on confonde slow cosmétique et cosmétique maison. J’ai juste l’impression que l’on me prend pour une débile, mais je n’en ferai pas une affaire personnelle. Cette phrase montre également que l’on n’a pas vraiment pris la peine de me lire, puisque je ne parle pas de cosméto maison, au sujet d’AZ, seulement de cahier des charges et de qualité et éthique des produits.
Ne pas écouter, donner son point de vue et empêcher quiconque d’y répondre, cela relève pour moi d’un manque d’ouverture qui est aux antipodes de mes valeurs, aux antipodes de l’idée que je me fais d’un comportement slow.
Pour finir
Je ne souhaite pas diaboliser Slow Cosmétique, tomber dans un extrême ou faire de généralisation. Il y a à l’origine une belle initiative et une belle volonté, dans ce mouvement.
Je souhaitais seulement vous exposer des faits que je trouve dérangeants. J’avais juste envie de vous présenter une réflexion, une prise de conscience, une mise en perspective, une prise de recul que j’ai vécue et trouvée intéressante à partager.
J’ai jadis remis en question Aroma-Zone, aujourd’hui je remets en question Slow Cosmétique ; mon but n’est pas d’être une plume acerbe ou une langue de vipère, seulement de montrer que nul n’est parfait, que dans chaque démarche entreprise avec des idéaux et des valeurs, il y a aussi des incohérences, des choses à améliorer, des erreurs.
Slow & Cosy, une aventure née de ma déception
Ces péripéties facebookesques sur le groupe officiel de la slow cosmétique m’ont donné envie de m’engager davantage pour la beauté slow. Ainsi m’est venu l’idée de créer un groupe Facebook où l’on pourrait échanger, se conseiller, s’informer sur la cosmétique naturelle et slow, sans aucun tabou, sans se juger et avec bienveillance ; un groupe où nous pourrions, en tant que blogueuses, faire profiter les membres du groupe de nos recherches et de nos écrits et où chaque membre pourrait faire profiter les autres de son expérience, poser ses questions, avec une seule valeur en commun comme moteur du groupe : vivre mieux, de façon plus slow et plus saine.
Ce joli projet a vu le jour. Il s’appelle Slow & Cosy et vous pouvez le rejoindre par ici si le coeur vous en dit.
J’aimerais beaucoup à terme réunir une petite équipe pour animer cet espace convivial s’il prend un peu d’ampleur. Aussi, si vous êtes une blogueuse qui s’inscrit réellement dans une démarche green, slow cosmétique, beauté simple et naturelle et que vous avez envie de vous lancer dans cette jolie aventure humaine de partage avec moi, n’hésitez pas à me faire signe.
Comme toujours, j’apprécie vivement vos commentaires, vos critiques, vos objections, vos approbations, n’hésitez donc pas à me faire part de votre avis sur cet article.
Merci de m’avoir lue !
14 commentaires
Bravo pour cet article courageux, je partage ton opinion. J’apprécie énormément le travail de Julien Kaibeck et de l’association Slow Cosmétique mais ils n’ont pas le monopole du mouvement slow pour autant ! Merci :)
Merci beaucoup pour ton com.
Cela fait du bien d’être encouragée, cet article n’a pas été facile à écrire, d’abord parce qu’il touche à un gros mouvement et que j’ai conscience de pouvoir m’en prendre plein la figure, ensuite parce qu’il est difficile de ne pas être maladroit, je ne rejette pas le mouvement de Julien Kaibeck loin de là, comme tu le dis, c’est seulement qu’il n’a pas le monopole.
Encore merci
Merci pour ce petit billet d’humeur toujours aussi intéressant ! J’adhore l’idée du groupe et je m’y inscrirai sans hésiter dèes qu’il sera créé :)
Merci d’être toujours une fidèle lectrice et merci pour tes encouragements !
Je ne sais pas si cette idée de groupe verra le jour, mais en tout cas je suis contente qu’elle te plaise.
A tout vite !
Je fais partie des gens qui confondent effectivement slow cosmétique et cosmétique maison… Et je fais mes empelettes chez Aroma zone lol.
Oups.
Je n’ai pas trop compris pourquoi Aroma Zone était à éviter. Qualité des produits ? exotisme ? ethique ?
Salut !
Eh oui la confusion entre slow cosmétique et cosmétique maison est facile, souvent parce que les gens qui pratiquent la cosmétique maison sont dans une démarche slow. Mais ce n’est pas toujours le cas.
La cosmétique maison devient slow dès lors qu’on s’efforce de limiter au maximum les ingrédients utilisés, de les choisir en contrôlant leur mode de production, en s’assurant qu’ils sont sains pour la planète et produits dans le respect d’une certaine éthique…
On peut très bien faire de la cosméto maison sans être slow du tout, et on peut très bien s’inscrire dans une démarche très slow sans jamais avoir tambouillé le moindre truc.
Pour Aroma-Zone, je dirais qu’il y a plusieurs problèmes :
D’abord c’est une grosse enseigne, qui est donc obligée pour répondre à la demande de bosser avec de grosses productions. Malgré ce qu’ils peuvent dire et m’ont beaucoup répété quand je suis allée faire mon reportage dans leurs locaux de production, quand A-Z parle de petits producteurs, cela n’a pas grand-chose à voir avec ce que moi j’appelle petits producteurs. Et qui dit grosse production dit souvent moindre qualité des produits et méthodes moins artisanales de production et de culture. Ceci dit, ce n’est pas toujours anti-slow, mais cela dépend vraiment des produits, et il faut vérifier pour chacun la provenance, la méthode de production, ce qui n’est pas du tout du tout facile à faire, voire parfois impossible.
L’autre problème avec A-Z, et ce qui à mon sens les éloigne le plus du mouvement slow, c’est la multiplicité des produits en vente et cette tactique marketing qui consiste à vendre chaque produit, chaque huile, hydrolat, poudre, comme totalement unique et révolutionnaire, si bien qu’on a vite le sentiment qu’on a besoin de tout. C’est à cause de cette tactique commerciale qu’on trouve ce que certaines blogueuses appellent des Aroma-Zone addicts, des nanas qui ont des placards entiers remplis de produits A-Z, dont elles ne savent même plus très bien que faire, parce que pour telle recette, elles avaient beson d’une chose, pour telle autre, d’une autre… Les recettes proposées par A-Z nous poussent dans ce sens, puisque presque chaque recette, et il y en a des centaines et des centaines proposées sur le site, utilise des ingrédients différents.
Il y a donc malgré le discours qui m’a été servi lors de ma venue chez eux une incitation à la surconsommation qui est à l’opposée des valeurs slow.
De même, A-Z va facilement chercher des produits à l’autre bout du monde, parce que l’exotisme se vend toujorus très bien, surtout quand il est vanté comme d’une incroyable efficacité que l’on ne trouve pas ailleurs, alors que dans la réalité des choses, on trouve localement des équivalents voire même des produits plus efficaces. Le mouvement slow encourage à essayer de se fournir le plus localement possible, tant pour faire vivre l’économie locale que pour éviter toute la pollution liée à l’importation de produits lointains.
Voilà à peu près ce qu’on peut reprocher à A-Z.
Ceci dit, c’est une très bonne école pour commencer, moi j’ai commencé là, comme énormément d’adeptes de la slow cosmétique, et ce n’est que petit à petit qu’il y a eu une prise de conscience et que je me suis tournée vers d’autres choses. Mais si j’ai appris à connaître les huiles végétales, les huiles essentielles, les hydrolats, à me rendre compte d’à quel point cette cosmétique-là me convenait bien, mieux que la cosmétique industrielle, c’est grâce à mes premiers achats chez A-Z. Ca a été le tremplin qui m’a fait sauter dans le naturel et m’a ensuite conduite vers le slow.
Voilà voilà pour te répondre un peu, désolée pour le pavé ! :s
Je ne commente jamais Flo, mais ici je trouve ton article injuste sur un point qui conditionne tout le reste : Julien Kaibeck a bel et bien inventé le mot « Slow Cosmétique » en écrivant son livre. Il a déposé la marque Slow Cosmétique et l’a bel et bien inventée, personne n’utilisait ce terme avant. Et tu sais pourquoi la marque a été déposée à la sortie du livre ? Parce qu’il savait que ce serait récupéré commercialement. La preuve : dès la sortie de son livre la marque Clarins et AZone aussi ont utilisé le concept pour se faire du beurre. Alors, même si j’adore ton blog, là je suis étonnée car visiblement tu n’as pas du ou pu parler avec Julien qui l’explique pourtant devant tout le monde dans ses conférences. Pour le groupe, c’est un peu pareil, tu sembles avoir eu une mauvaise expérience mais je trouve que c’est pas significatif de tout le boulot que l’Asso fait. J’ai été bénévole deux fois pour eux dans le passé et je trouve que c’est tout à fait sain et chaleureux.
Salut,
Avant tout merci beaucoup pour ton avis.
En fait, je parle plus du mouvement slow en général. La slow food, par exemple, existe depuis 1986, officiellement du moins. Le concept de slow life, le mouvement slow, existe depuis une vingtaine d’années. N’importe qui peut le rapporter à ce qui le passionne (slow gardening, slow working…), et je doute que personne ne l’ait fait avant Julien Kaibeck pour slow cosmétique.
Peut-être que personne n’avait jamais employé avant Julien le terme de slow cosmétique, c’est peu probable, mais admettons. Pour moi cela ne change rien à la problématique, à savoir récupérer le nom devenu un nom générique d’une façon de vivre pour en faire une mention et une marque.
J’aurais préféré, dans le monde idéal qui n’existe que dans ma tête, que le mouvement ait un nom bien à lui et se présente comme défendant les valeurs de la slow cosmétique.
J’ai beaucoup écouté Julien Kaibeck parler et j’aime sa volonté, ses principes et son enthousiasme. Je ne remets rien de tout ça en question. Je ne me sens juste pas en totale adéquation avec le choix du nom, ça ne retire rien au formidable travail qui a été fait par l’association, il me semblait l’avoir suffisamment exprimé dans mon article.
Quant au groupe, j’ai malheureusement eu plusieurs autres retours d’expérience allant dans mon sens, dont un d’une personne présente dans le groupe depuis plusieurs années et l’ayant vu évoluer négativement.
Encore une fois, le groupe est administré par des humains, qui ne représentent peut-être pas totalement les valeurs de l’association. Sans doute que d’autres acteurs de Slow Cosmétique l’administreraient autrement et un groupe Facebook ne dit pas à lui seul tout ce qu’il y a à savoir d’un mouvement en son entier, c’est évident.
C’est la raison pour laquelle je précise bien que je ne souhaite faire aucune généralisation, que je trouve toujours le principe excellent,que j’achète moi-même souvent chez eux et que je me contente de livrer une expérience et une piste de réflexion.
Mon article ne prétend pas ni détenir une vérité absolue, ni assassiner froidement Slow Cosmétique, vers lesquels une bonne quinzaine de liens pointent sur l’ensemble de mon blog, d’ailleurs. J’exprime juste une réflexion et une contrariété. Mais je peux comprendre qu’on n’approuve pas ma vision des choses.
Un grand merci de m’avoir lue et donné ton sentiment en tout cas.
Merci Flo pour ce retour. Je reste chagrine je t’avoues, car ton analyse reste pour moi biaisée : Slow Food par exemple est une marque déposée aussi et défendue par l’Association Slow Food tu peux aller voir sur leur site slowfood.com. Si c’était dans le domaine du langage courant, tu imagines bien que Carrefour ou des chaînes de resto l’utiliseraient et on voit bien que non. Slow Food et son bureau veillent à l’utilisation de la marque et moi je trouve ça normal justemetn pour que le message reste bien préservé.
Tu dis que tu ne veux pas faire de mal à la Slow Cosmétique mais ton article leur fait du mal (le titre déjà à cause du mot Secte, et puis ton analyse justement qui dit « ils ont déposé un nom commun en marque » alors que ce n’est pas la vérité, même au niveau calendrier la marque était déposée avant ce que tu écris, j’ai cherché sur le net). Je trouve qu’ils ne méritent pas cela pour ce que j’en connais, et j’ai eu la chance de faire un atelier avec eux à Tourcoing et aller à des conférences à Roubaix et Paris alors voilà, je reste un peu chagrine mais je me doute que tu penses faire de ton mieux… Tu devrais leur écrire au moins ou adapter ton article car ici ça va mais imagines sur les réseaux sociaux c’est pas très cool pour eux si tu partages, les gens n’auront pas ton analyse si fine et complexe.
Oui, le titre… Je ne suis pas en total accord moi-même avec mon titre. Autant je le suis avec le contenu, mais pas tout à fait avec le titre.
Je cherchais un mot choc qui désignait ce qui me dérangeait, mais… Même si c’est un peu l’idée, c’est pas tout à fait ça non plus.
Concernant la Slow Food, oui, j’ai bien conscience que c’est un nom déposé. Mais ça me gêne autant que la slow cosmétique. Pour moi le problème est le même.
Pour mieux comprendre, ma décision d’écrire cet article, je l’ai prise suite à une conversation avec une amie.
Je lui parlais justement du groupe facebook, et de mon embarras. Alors, elle m’a répondu à peu près ceci :
« Attends, je comprends rien. De quoi tu me parles ? La slow cosmétique, c’est une façon de vivre, pourquoi y’a des produits dont tu peux parler et d’autres dont tu ne peux pas ? »
J’ai réalisé qu’elle ne connaissait pas la mention, qu’elle ne connaissait pas la marque déposée. Elle connaissait juste une valeur, qu’elle appelait slow cosmétique sans que jamais, personne ne lui ait dicté que ce nom avait été déposé quelque part. Pour elle, c’est un mode de vie, et donc un nom générique.
Ca m’a confortée dans cette idée, l’idée selon laquelle l’idée du mouvement slow, elle était à présent inscrite dans la culture populaire. Sans doute à cause des premiers qui en ont fait quelque chose, il y a trente ans, mais aujourd’hui, on peut parfaitement employer l’expression de slow cosmétique sans même connaître ni Julien Kaibeck, ni la mention.
Quand je dis que je ne veux pas faire de mal à la slow cosmétique, je veux dire que je respecte moi-même ces valeurs et que j’en fais la promotion en permanence.
Je ne crois pas que pointer du doigt des choses dérangeantes risque de faire du mal à la slow cosmétique. Soit, ça ne fera rien du tout, soit ça permettra au contraire de faire évoluer les choses vers une plus grande ouverture, ce qui me paraît important.
Ce n’est pas mon billet qui empêchera les gens d’acheter sur la plateforme Slow Cosmétique, je ne suis pas assez présomptueuse pour le penser, aussi je ne risque pas, j’en suis sûre, de mettre en péril l’association, économiquement parlant.
Je reste convaincue qu’une position trop fermée, trop tyrannique, trop sectaire c’est vraiment le mot, le genre de position qui vise à supprimer purement et simplement des publications qui parlent de marques non agréées, par exemple, risque de faire fuir les gens, de les rebuter, alors que c’est tout l’inverse de l’effet recherché.
Il faut se mettre à la portée des gens, il est normal que quelqu’un qui commence tout doucement à vivre slow n’ait pas le même niveau d’exigence et les mêmes démarches que quelqu’un qui fait ça depuis longtemps, et il faut s’ouvrir à ces personnes, les accepter et les encourager dans leur démarche plutôt que de les rejeter.
Je suis chrétienne et j’ai le même problème avec l’Eglise catholique, c’est exactement le même élitisme insupportable qui dégoûte les gens plutôt que de leur donner envie de venir.
Voici un copiė/collé de l’article que j’ai tenté de publier sur votre post facebook, mais ça n’a pas marché… « article intéressant et je suis assez d’accord avec vos propos. J’ai rarement publié car à chaque fois que j’ai tenté une question j’ai eu des réponses pas très sympathiques (notamment avec le sujet AZ) et finalement pas aidantes. Bref je serai ravie de rejoindre votre nouveau groupe quand il sera créé.
Je suis dans le bush Australien, pas facile pour moi d’avoir accès à des produits slow ou de bonne qualité. Tout conseil est donc bon à prendre :) »
Je pense quitter ce groupe depuis un moment mais j’attends d’en trouver un autre intéressant. Des propositions ?
Merci! Bonne continuation
Bonjour !
Merci pour ce commentaire qui me conforte dans mes idées.
Moi aussi je cherche un groupe ouvert et bienveillant dans la même optique que celui de la Slow Cosmétique mais avec des personnes ayant avant toute autre qualité des valeurs humaines.
Malheureusement, pour l’instant je n’en connais aucun, raison aussi pour laquelle j’ai l’intention d’en créer un prochainement.
En effet, les groupes que j’ai trouvés sont soit spécialisés dans la cosmétique maison, c’est très bien la cosmétique maison, mais tout le monde n’a pas le temps, l’envie, ne se sent pas les capacités de s’y mettre, soit spécialisés dans les tests produits.
Moi j’aimerais un groupe qui traite des deux, qui parle aussi du bien-être au naturel, et ce, dans une vraie démarche slow.
Le souci aussi de pas mal de groupes c’est d’être, au contraire, un peu trop ouverts et parfois de proposer des choses qui à mon sens ne vont pas trop dans le sens du respect de l’environnement et de la santé. Bref, trouver un juste équilibre, c’est super galère.
Si jamais vous découvrez quelque chose, ça m’intéresse.
En effet, pas évident de trouver comment se fournir dans le bush australien. Je connais très très mal les marques naturelles et slow à l’international, je serai donc de super mauvais conseil. J’imagine que ça serait intéressant d’arriver à se renseigner sur des produits locaux, d’autant qu’il doit y avoir là-bas des matières premières intéressantes à exploiter, j’imagine que des marques ont eu l’idée de travailler avec, le tout est de les connaître, mais j’avoue humblement que je n’y connais rien du tout…
Si jamais je découvre des choses,je penserai à vous !
En attendant, je vous ferai signe si je lance mon groupe, et merci encore pour vos paroles encourageantes !
Bravo pour cet article très intéressant et enrichissant, j’adore la manière que tu écris à ce sujet. Slow cosmétique, ou slow fashion, slow voyage…tout ça a un grand impact sur notre environnement :)
Merci beaucoup pour ce commentaire !
Et oui, je pense que tout ça a beaucoup d’importance et qu’il faut savoir ne pas en faire n’importe quoi et en conserver l’authenticité.