Je vous parle souvent de mon handicap. Je vous raconte comment j’ai trouvé des solutions pour manipuler les huiles essentielles, comment j’arrive à me maquiller seule ou encore comment les gens font des remarques plus ou moins drôles ou absurdes sur mon chien guide.
J’en parle sans gêne parce que ça fait partie de ma vie, en général avec humour et avec optimisme, humour parce que sauf cas extrême, se payer un poteau, c’est marrant, optimisme parce que globalement, on arrive quand même à trouver des solutions à la plupart des situations problématiques.
Aujourd’hui, c’est un sujet un peu étrange que je voudrais aborder, étrange parce qu’en fin de compte, c’est quelque chose d’omniprésent et que pourtant, on ne l’évoque presque jamais.
Je veux vous parler de la peur du silence des autres, de la peur que celui ou celle que l’on a en face voie, sache quelque chose de notre apparence que l’on ignore et ne nous le dise pas.
Vous allez vous dire que je vous parle d’apparence et que c’est bien superficiel, comme préoccupation ; que bien au-delà des apparences, les gens savent sans doute des choses sur nous que l’on ignore, des choses dites ou faites dans notre dos et que ça, ça a vraiment de quoi rendre anxieux.
Oui, certes ; mais cette peur-là, tout le monde l’a ou peut l’avoir à niveau égal. On en parle aisément et c’est à chacun de gérer avec sa confiance, en lui et en les autres. Bref c’est un sujet passionnant, mais ce n’est pas celui qui m’amène aujourd’hui.
Une image dont vous ignorez tout
Cette peur dont je vous parle, véritable peur, inquiétude ou vague angoisse, cela dépend des personnes, tout le monde la connaît à un certain degré. La feuille de salade coincée entre les dents que votre copine n’a pas osé vous signaler avant votre entretien d’embauche… La tâche à l’arrière de votre pantalon que vos collègues sont embarrassés de vous faire remarquer au point qu’ils préfèrent ne rien dire…
Mais imaginez un peu, maintenant, ce que ce serait sans un miroir, tous les matins, pour vérifier à quoi vous ressemblez. Imaginez que vous n’ayez jamais eu et que vous sachiez que vous n’aurez jamais la moindre possibilité d’avoir la moindre notion de ce que l’on voit, en vous regardant.
Bien sûr, vous avez vos mains, pour explorer votre visage, vos cheveux, vos vêtements, la forme de votre corps… Mais l’image que vous renvoyez, ce que de l’extérieur on voit, vous n’en avez aucune véritable idée.
J’ai toujours eu ce spectre léger dans mon sillage, cette petite voix me chuchotant parfois que, cela se trouve, il y a un gros souci avec mon apparence, je ne le vois pas et personne ne m’en dit rien. Toutefois, j’ai toujours appris à ne pas accorder trop d’importance à ce que l’on pense de moi et, même si cette inquiétude a pris plus ou moins d’importance à certains moments de ma vie, je crois qu’elle n’a toujours fait que me titiller sans jamais m’empoisonner l’existence. J’ai sans doute aussi eu la chance, nous y reviendrons plus tard, d’être globalement entourée de personnes sincères et animées d’une bienveillance intelligente.
Cependant, j’ai pu me rendre compte, ces dernières années, que pour d’autres non-voyants, cette question de l’image et du silence poli des autres avait créé de réels traumatismes difficiles à cicatriser. Voilà pourquoi j’avais envie d’en parler aujourd’hui.
Premiers frissons
Enfant, on ne se pose pas trop de questions. C’est une période bénie ou il ne nous vient pas encore à l’idée que l’on ne nous dit peut-être pas tout. Si l’on affiche une réelle différence, les autres enfants nous moquent spontanément et on ne s’inquiète pas encore de ce qui n’est pas dit.
C’est en entrant dans l’adolescence que j’ai vraiment commencé à entrevoir cette idée bizarre : et si j’avais quelque chose de spécial, de moche ou d’anormal et que mes parents n’avaient jamais osé m’en parler pour ne pas me faire de peine ?
Je me souviens, je devais avoir douze ou treize ans, de la première fois où cette pensée plutôt curieuse et un brin angoissante a fait chauffer mon jeune esprit. J’étais dans ma chambre, chez mes parents, et sans raison particulière, je me suis mise en tête que peut-être, j’avais un nez disgracieux.
C’est vrai au fond : comment savoir si mon nez est dans la norme, alors que je n’ai jamais vu d’autres nez ?
Je ne fais pas partie de ces familles où on encourage les enfants non-voyants à toucher le visage de leur entourage. Pour moi, toucher le visage de quelqu’un est un geste extrêmement intrusif, un geste que je ne me suis jamais permis sinon sur mes amoureux, du moins jusqu’à mes trente ans et cette soirée où, un peu bourrées, mes collègues ont découvert que je n’avais jamais touché le visage de personne et m’ont poussé à le faire sur elles. Si vous me lisez, les filles, je vous adore et je vous remercie encore pour ce moment qui reste chargé d’émotion, pour moi, même si sans l’alcool il ne serait jamais arrivé.
C’est une violation de l’intimité, à mes yeux, que de toucher un visage et le fait d’avoir un handicap ne me donne aucune licence particulière pour dépasser certaines limites.
Bref, comment était mon nez, par rapport aux autres nez, j’ai réalisé que je n’en savais rien et que peut-être, pensant me protéger, mes parents n’avaient jamais voulu me dire qu’il était difforme. Bien sûr je suis allée leur poser la question, de façon si anodine qu’à mon avis ils n’en ont aucun souvenir, et ils m’ont répondu que mon nez était tout à fait normal… Ce qui bien entendu ne m’a absolument pas rassurée. Oui, tout est normal, c’est bien ce qu’on dit à quelqu’un pour lui cacher que rien ne l’est, non ?
Oui, je confirme, on est drôlement con quand on est ado. Mais entre nous, on se dit ça parce qu’on est des adultes. Au fond, est-ce que c’est si idiot que ça, comme interrogation ?
Et ça continue
Plus tard, un ou deux ans à peu près, je me suis demandé si je n’étais pas grosse. C’est une inquiétude récurrente chez les adolescentes, elle devient forcément encore plus problématiques quand on ne peut pas se comparer visuellement aux autres. Aujourd’hui toutefois, cette idée me paraît doublement bizarre. D’abord, parce que pour le coup, le poids est quantifiable et comparable avec celui des copines assez proches pour confier le leur ; ensuite, parce que si je ne me permettais pas de toucher le nez de mes amies, il me paraît curieux que je ne les aie jamais prises dans mes bras. Un petit câlin suffit à se faire une idée de la corpulence de quelqu’un. Ceci dit, je me rends compte qu’à l’époque, je donnais beaucoup moins de marques d’effusion à mes amies que je ne le fais aujourd’hui.
Le plus amusant dans l’histoire, c’est qu’à cette époque, la maladie qui plus tard a conduit à ce que je sois greffée d’un rein et dont j’ignorais encore l’existence était déjà à l’oeuvre et que non seulement je n’étais pas grosse, mais j’étais trop maigre.
Peut-être y avait-il une grande part de psychologique, dans tout ça, parce qu’au fond de moi, je savais bien qu’il n’y avait aucun problème. N’empêche qu’à quinze ans encore, mes parents étaient ma plus grande et ma plus fiable référence et que je n’ai pas pu m’empêcher de me demander s’ils ne m’avaient pas tout simplement caché que j’étais énorme, disproportionnée, pour ne pas me vexer et me blesser.
Bon, je vous rassure, je n’ai pas passé mon adolescence à me préoccuper ou à m’inquiéter de tout ça. Ca a été des pensées éclair, des questionnements très temporaires. Mais ils ont bel et bien existé.
Je me souviens d’une autre anecdote, qui m’a marquée parce que j’étais adulte cette fois, j’avais vingt-et-un ans et j’étais étudiante, et que s’il m’arrivait parfois de me demander à quoi ressemblait l’image que je renvoyais, je me croyais à l’abri de découvertes cruciales sur mon physique. J’étais avec un pote de mon petit ami de l’époque, un garçon beaucoup plus âgé que moi. A un moment donné, passant derrière moi, il a tiré mes deux oreilles sur les côtés en s’exclamant : « Oh, mais je n’avais pas remarqué que tu avais les oreilles décollées ! » Et il a passé le restant de son séjour chez moi à m’appeler Dumbo.
Encore aujourd’hui, l’histoire me fait rire jaune. Je me souviens clairement de ce que j’ai ressenti à cet instant : cette sensation de chute, cette impression de trahison, de complot. J’avais donc les oreilles décollées, et personne ne me l’avait jamais dit ? Je me sentais triste, en colère et moche, aussi.
M., si tu me lis, peut-être ne te reconnaîtras-tu même pas, tellement pour toi cette anecdote a dû être… anecdotique. Tu as juste voulu faire une plaisanterie un peu bête et je ne t’en ai jamais voulu… ou presque. ;)
Mais il m’a fallu très longtemps, pour savoir véritablement à quoi m’en tenir, au sujet de mes oreilles, à savoir qu’elles sont peut-être un peu déformées, à cause du port fréquent de lunettes durant mon enfance, mais qu’il n’y a rien de catastrophique !
Et après ?
Cette question de l’apparence et du silence des autres à son sujet, comme je l’ai dit, n’a réellement pénétré ma vie qu’à des moments très précis et sans réelle importance. Pourtant, je me rends compte en faisant une petite rétrospective qu’elle m’a toujours effleurée et influencée.
Jusqu’à mes vingt-sept ans, et c’est très tard, pour une femme, j’ai fait croire au monde entier que l’apparence n’avait aucune forme d’importance pour moi. Je ne me maquillais pas, je m’habillais n’importe comment, jamais mal, mais toujours de façon si classique et démodée que c’en était déprimant, et je disais à qui voulait l’entendre que se préoccuper de l’apparence était futile et que pour moi cela n’avait aucun intérêt.
Au fond, je n’y croyais pas. Au fond, j’avais envie de me mettre en valeur. Seulement, cela me paraissait juste impossible à faire, parce que personne n’oserait me dire quand ce serait mal fait, quand ce serait raté, quand il y aurait des fausses notes. Toujours cette peur du silence, ce silence qui se croit bienveillant mais qui est tout le contraire. Du coup, autant ne rien faire du tout, plutôt que de tenter quelque chose qui rajoutera peut-être des non-dits et des sources potentielles de ridicule.
Comment les choses ont-elles changé ? Je crois que ça s’est fait très simplement, très doucement, avec l’âge, l’expérience et les bonnes personnes.
Avec la maturité, les amitiés deviennent plus profondes, on y ose plus, on y confie peut-être plus aussi. J’ai eu la chance d’avoir de ces vraies amies qui ne font aucune différence à cause du handicap mais savent le prendre en compte ; de ces amies qui pensent qu’il est toujours préférable de dire les choses et qui valorisent autant qu’elles critiquent, avec une grande bienveillance.
Et puis, en vieillissant (oui je suis super vieille !), on découvre que d’autres poids viennent se poser sur nos épaules, alors on se libère avec une grande joie de ceux qui ne servent à rien. On ose se toucher, se prendre dans les bras, des trucs que je ne faisais jamais avant. Du coup, on se rend compte de comment les autres sont habillés, coiffés, de leur morphologie…
Et puis on ose demander, aussi, tout simplement. On sort de sa bulle de confort et on se lance. Et en fin de compte, ça devient beaucoup plus confortable.
Les choses qu’avant je préférais rejeter, maintenant je vais les chercher à bras-le-corps. Peur de me rendre encore plus ridicule en me maquillant mal ? OK, bah je suis allée prendre un cours d’auto-maquillage, histoire de me faire aider par des professionnels, pour régler la question et avoir les bons gestes, ce qui ne me font pas prendre de risque.
En mûrissant, on se rend aussi compte que cette peur du silence n’a pas beaucoup plus lieu d’être pour nous que pour quelqu’un qui voit. Le mascara qui coule, la tâche qu’on n’a pas remarquée sur un vêtement, même avec un miroir, on n’y fait pas forcément attention. Le miroir n’est pas greffé dans la main hein. Et donc, ce genre de petite déconvenue ne nous rend pas plus ridicule ou humilié que n’importe qui d’autre.
Malgré tout…
Malgré tout, cette petite inquiétude insidieuse, elle est et restera toujours là. Et si j’avais des cheveux blancs, et que personne ne me le disait ? Et si j’avais mes premières rides, et que l’on n’ose pas me l’avouer, ou qu’on les minimisait ? Et si mon maquillage était complètement raté, et qu’on ait peur de me blesser en me le faisant remarquer ? Et si ma tenue était ridicule ? …
Ce n’est pas seulement le problème du regard des autres. En fait, même, parfois, ce n’est pas du tout ça, le problème. Bien sûr que j’ai envie que l’image que je renvoie soit correcte. Mais parfois, je m’en fiche, je me fous complètement de plaire ou de ne pas plaire. Parfois, c’est seulement que j’ai peur de ne pas savoir comment je suis, de ne pas savoir, simplement, à quoi je ressemble.
Et je crois que c’est surtout ça, le problème, durant l’adolescence, au moment où cette question est la plus importante.
Tous les ados cherchent leur identité, essaient de se trouver, de se construire, de se connaître. Adolescente, je crois que je me moquais de plaire. Ce n’est pas le cas de tous les ados, et plus tard j’ai eu beaucoup besoin de plaire. Mais pas à cette période. A cette période, mon angoisse, c’était d’ignorer totalement comment j’étais, quelle était mon apparence.
Et je ne peux en vouloir à personne. Mes parents ont plutôt bien réagi, avec ça, m’ont plutôt dit ce qu’il fallait.
C’est juste un fait, qui est là, et dont j’avais envie de vous parler.
En conclusion
Ma conclusion, elle est simple.
Aux voyants qui ont des enfants, de la famille, des amis aveugles : il faut parler, tout simplement. Il faut dire, sans hésitation, ce que vous voyez, tel que vous le voyez. Il ne faut pas hésiter à dire ce qui cloche.
Si votre enfant mange salement, il faut absolument le lui faire savoir, parce que non seulement, vous ne le blesserez pas en lui disant la vérité, mais au contraire, vous lui rendrez service. C’est en se confrontant au reste du monde sans les bons codes et les bonnes connaissances qu’il va se blesser, se ridiculiser et souffrir.
Si votre enfant, votre ami, a sur lui quelque chose de disgracieux, dites-le-lui ! Avec tact, bien entendu, mais franchement. Aidez-le ou la à trouver des solutions pour gérer le souci, mais surtout, ne le lui cachez pas.
Si la personne non-voyante se rend compte qu’on lui dit les choses, même négatives, elle se sentira en confiance. Elle saura que vous ne la laisserez pas avec son erreur ou sa différence croire qu’il n’y a rien de particulier. Aussitôt, cette peur du silence s’envolera comme par magie.
Le problème de la peur, c’est qu’elle peut être fondée mais, bien souvent, elle ne l’est pas du tout. Si vous faites voir à quelqu’un les moments où sa peur est fondée, tout le reste de cette peur, basée sur des suppositions et des doutes, disparaîtra. Et quel soulagement !
Aux non-voyants, je ne vais surtout pas vous faire la morale, on est dans le même bateau les gars. Mais si j’ai un conseil, ne restez pas dans votre bulle parce qu’elle vous paraît plus confortable. Osez prendre des risques, ce sera le meilleur moyen de savoir vraiment où vous en êtes.
Il n’y a de peur que tant qu’il y a de l’ignorance. Si vous prenez le risque de vous confronter à la réalité, la peur disparaîtra.
Ne restez pas qu’entre vous parce que c’est plus rassurant, allez vers les gens qui voient et qui peuvent vous apporter de vraies solutions, de vraies réponses et de vrais échanges. Osez poser des questions aux gens qui vous répondront vraiment honnêtement. Osez tenter des choses, ce sera le meilleur moyen de savoir si elles sont valables ou pas. Ne vous suicidez pas non plus hein, restez en zone de confiance, avec des personnes qui vous veulent du bien. Mais ne restez pas avec vos doutes.
Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir la formidable association Chouette ton Look, qui à mon sens a un grand rôle à jouer pour aider toute personne confrontée à cette peur du silence au sujet de son apparence.
Si j’avais connu cette association quand j’avais quinze ans, je n’aurais sans doute pas eu besoin d’écrire cet article aujourd’hui.
Avec ce long article, je participe à un challenge d’écriture au sein d’un groupe de blogueuses, sur le thème : « cette peur dont je n’ose parler ». Et comme c’est une façon supplémentaire pour moi de partager, je veux vous faire découvrir trois blogueuses qui, chacune à leur façon, vous parlent de la peur ou d’une peur :
- Victoria, sans doute ma blogueuse préférée, vous décrit sur son blog Mango and Salt sa lutte contre le stress chronique
- Manon Lecor, avec sa plume touchante, simple et efficace, nous raconte dans une nouvelle l’émétophobie, la phobie de vomir
- Et comme je ne peux pas m’empêcher de vous parler aromathérapie, je vous propose un article bien fait et efficace de Nathaly, d’Aroma-Coach, qui nous donne des conseils et recettes pour gérer l’angoisse et l’anxiété
4 commentaires
Coucou Flo !
On avait déjà discuté par commentaires sur mon blog ou sur Hellocoton.
Merci pour cet article que j’ai trouvé génial.
Je ne sais pas ce que c’est que d’être non-voyante, mais sans mes lunettes, je suis perdue.
Je trouve que c’est génial tout ce que tu racontes, tout ce que tu ressens. Je n’aurais jamais pensé à tout ça, mais en fait en lisant ton article, je me dis que tu es une personne super courageuse, et cette peur de ne pas savoir à quoi tu ressembles, ça doit être difficile à vivre. Je ne sais pas si j’arriverai à comprendre les choses de la même manière que toi parce que je ne suis pas toi, mais je trouve ça super bien que tu en parles. C’est vrai que quand on a pas de personnes non-voyantes dans son entourage, on ne sait jamais trop comment réagir.
Il y a deux ans, je suis allée dans un salon de massage qui proposait de se faire masser par une femme aveugle. J’ai tenté l’expérience et j’ai été vraiment fascinée de la facilité avec laquelle elle se déplaçait et attrapait les choses, sans les voir. Ça n’a aucun rapport avec ce que j’ai dit plus haut, mais tout ça pour dire que je trouve que les personnes qui ne voient pas sont super courageuses à mon sens. Si demain je ne voyais plus, je ne sais pas si je serais aussi débrouillarde. Respect!
Passe une bonne journée, et à bientôt :)
Coucou !
Merci beaucoup pour ton passage et ton très gentil commentaire.
Tu sais, ce n’est pas du courage. Enfin, pour nous, c’en est pas du tout.
Moi par exemple, savoir que vous conduisez des voitures à 130 à l’heure, avec tous les dangers qui vont avec, bah ça me fascine et je trouve ça hyper courageux. Pour ceux qui conduisent, c’est juste normal. Nous c’est pareil. On vit avec, on n’a pas le choix, alors ce n’est pas du courage, seulement des habitudes et des réflexes.
Bon, une dose d’optimisme et de témérité parfois aussi pour se lancer dans certains trucs, mais ça ça dépend vraiment des personnalités.
Moi j’ai un ptit côté cinglé et téméraire, mais tout le monde ne l’a pas, même parmi les non-voyants lol.
Donc non je ne m’estime pas franchement courageuse. Je suis juste habituée. ;)
Quant à cette peur de ne pas savoir comment je suis, mon apparence, comme je l’ai dit dans l’article, ce n’est absolument pas un truc qui me taraude en permanence, mais voilà. Récemment, j’ai réalisé que finalement, c’est un truc dont on ne parle pas tellement, même entre nous les naveugles. :d
Me suis dit que c’était toujours intéressant de réfléchir là-dessus et de sensibiliser à la question.
En tout cas, encore un grand merci pour ton commentaire. Et oui, on a déjà eu l’occasion de se croiser et c’est un grand plaisir de te voir ici du coup.
Au plaisir de repapoter avec toi !
Coucou,
Alors moi, c’est un petit peu l’inverse, même si au final ça se rejoint. Je trouve au contraire que dans mon entourage, certaines personnes me font trop de commentaires sur mon apparence. Ca pourrait être bien si les avis convergeaient. Sauf que les avis divergent, et je ne sais pas qui écouter, ce qui finit par créer l’appréhension dont tu parles dans ton article, alors qu’avant je ne me posais pas tant de questions…
Sinon je suis de ton avis, je n’aime pas toucher le visage des autres, ça ne me vient même pas à l’idée, car je n’aimerais pas qu’on me le fasse. Cela me met mal à l’aise quand une personne me demande si je veux toucher son visage.
Merci pour ton témoignage !
Oui, qu’on n’ait pas du tout ou trop de remarques sur son apparence, de toute façon ça ne règle pas le problème de savoir à quoi se fier. Je suppose qu’il n’y a que le temps et l’expérience pour solutionner ce genre de questions !