Digestion difficile, coliques, reflux gastro-œsophagien, tout n’est pas toujours rose pour bébé après un bon repas. Il existe pourtant des plantes, mais aussi et surtout des gestes qui peuvent grandement soulager ces maux du nourrisson. Je vous propose d’en explorer quelques-uns ensemble.
Les coliques du nourrisson
De nombreux parents ont expérimenté ces moments terribles où bébé se met à pleurer de toutes ses forces, où il semble souffrir le martyre, parfois il serre les poings, devient rouge, se recroqueville… Il paraîtrait que les coliques du nourrisson surviendraient chez 20 % des bébés. Elles débutent souvent dans les premières semaines de sa vie et disparaîtraient peu à peu autour de ses quatre mois. Ces épisodes de pleurs intenses laissent les parents très démunis et épuisés.
La cause exacte de ces coliques n’est pas totalement déterminée : il pourrait s’agir d’une immaturité de l’appareil intestinal, ou encore d’une intolérance à certaines molécules. Ce qu’on sait, c’est que les coliques semblent moins souvent toucher les bébés qui sont entièrement nourris au lait maternel.
L’alimentation
Si vous allaitez, il est évident que ce que vous mangez et buvez vous peut avoir un impact sur l’organisme de votre petit. En cas de coliques chez votre enfant, vous pouvez tenter d’éliminer tous les laitages de votre alimentation, le lait de vache étant peu digeste pour le nourrisson. Mais vous pouvez également tenter de consommer des tisanes d’anis, de fenouil ou de cumin, ces plantes étant carminatives et facilitant la digestion ; en plus, elles sont galactogènes, c’est-à-dire qu’elles stimulent la lactation, autant faire du deux en un !
Du côté de bébé, si vous n’allaitez pas, il faut savoir que les laits infantiles sont fabriqués à partir de lait de vache ; certes il est un peu transformé pour être adapté à ses besoins, mais il n’en demeure pas moins qu’il peut être mal toléré par le système digestif. Vous pouvez alors vous orienter vers des laits hypoallergéniques, dans lesquels les molécules du lait sont davantage dégradées pour être mieux tolérées, ou si vous avez de la chance et que vous en trouvez et que vous pouvez vous le permettre financièrement, des laits infantiles végétaux ou d’autres animaux que la vache. A noter que l’on vous explique partout que les laits animaux non transformés ne sont pas adaptés à la croissance de bébé mais que je connais une petite fille qui a été exclusivement nourrie au lait de chèvre, ses parents n’ayant pas d’autre possibilité, et qui est aujourd’hui une femme en pleine forme. Souvenez-vous malgré tout que ceci n’est qu’un cas et sans doute pas une science exacte. Cela dit, ça fait réfléchir.
Massage
En cas de colique, une autre astuce qui fonctionne plutôt bien est le massage doux du ventre de bébé. Il se pratique dans le sens des aiguilles d’une montre, pour suivre le sens de la digestion et pousser les gaz vers la sortie.
Pour un massage encore plus efficace, on peut utiliser l’aromathérapie, en respectant bien les doses.
Dans une dose d’huile végétale (l’équivalent d’une giclée avec un flacon pompe), mettez :
- 1 goutte d’huile essentielle de lavande vraie,
- 1 goutte d’huile essentielle de camomille romaine,
- 1 goutte d’huile essentielle de petitgrain bigarradier.
Pratiquez le massage du ventre de bébé dans le sens des aiguilles d’une montre avec ce mélange. En plus de faciliter la digestion et de calmer la douleur, ces huiles essentielles sont relaxantes et vont donc aider bébé à se détendre.
Si votre enfant a moins de trois mois, par précaution on ne mettra que la goutte de lavande vraie.
Il faut savoir que les douleurs de bébé peuvent être empirées lorsqu’il pleure trop longtemps, car le fait de pleurer lui fait avaler de l’air et peut provoquer davantage de gaz. Apaiser son enfant est donc primordial pour l’aider à passer ce douloureux moment. Tant les huiles essentielles utilisées que l’action du massage vont aider à l’apaiser, en plus de l’action directe sur sa digestion.
Les reflux gastro-œsophagiens (RGO)
Le reflux gastro-œsophagien est la remontée involontaire et sans contractions musculaires du contenu de l’estomac dans l’œsophage, provoquant des régurgitations. Tous les bébés, de tout temps, ont toujours régurgité de temps à autre, c’est notamment lié à l’impossibilité de tenir la position debout. La plupart des RGO disparaissent avec l’apprentissage de la marche. En général, les RGO sont sans gravité et ne nécessitent aucun traitement. Dans quelques très rares cas seulement, ils peuvent provoquer des œsophagites et nécessitent alors d’être traités. On repère ces cas à du sang dans les régurgitations, un refus du nourrisson de s’alimenter, des pleurs, une érosion des dents à cause de l’acide de l’estomac…
Depuis quelques années cependant, le terme RGO au sujet des tout petits est très à la mode. Des groupes de parents d’enfants RGO se forment, cela devient une conversation très sérieuse quand on a « un RGO à la maison ». Loin de moi l’envie de minimiser le problème, mais relativiser un peu ne fait souvent pas de mal. Votre enfant régurgite ? Votre enfant est normal !
J’ai appris il y a peu que des bébés de quelques mois à peine étaient mis sous Inexium ou Mopral (des inhibiteurs de la pompe à protons) et ce, pendant plusieurs mois, simplement parce que les parents se plaignaient au pédiatre d’avoir un enfant RGO. Pas l’un de ces cas plus graves qui, je vous le répète, sont extrêmement rares, non, juste des régurgitations qui feraient beaucoup rigoler nos grand-mères. Si ces médicaments ne représentent pas de dangers importants pour les bébés, ils ne sont malgré tout pas anodins, et la plupart du temps complètement inutiles. Sans parler, bien sûr, du trou de la sécu dont tout le monde se plaint mais que tout le monde creuse. Voici un petit article du site Pourquoi Docteur assez édifiant sur le sujet.
Nous vivons hélas dans une époque où le consommateur est roi : il faut qu’à tout problème, on offre une solution instantanée, et les médecins, en bons petits commerciaux, jouent parfaitement le jeu.
Promis, j’ai terminé mon passage critique sur la société. Maintenant, je veux vous dire que oui les RGO sont normaux, pénibles peut-être mais normaux, que non, on ne va pas voir son médecin pour se faire faire une ordonnance juste parce que bébé a mis du lait partout, mais que pour autant, on peut considérablement limiter ces vilains reflux de façon tout à fait naturelle et saine.
Voici donc mes quelques astuces.
Trucs et astuces pour en finir avec les RGO
- Après les repas, mettre le plus possible bébé en position verticale ; favoriser le portage en écharpe dans la position debout, bébé sera ravi d’être contre vous, vous pourrez continuer vos activités et il pourra digérer dans une position bien plus appropriée. A noter que papa aussi peut porter hein !
- Surélever la tête du lit lors du coucher ; un oreiller sur le matelas, c’est dangereux, mais un oreiller dessous, c’est idéal.
- Si vous utilisez des biberons, opter pour des tétines à faible débit, celles prévues pour les nouveau-nés.
- A partir d’un an, si le problème persiste, mélanger lait infantile (ou maternel) et lait végétal, principalement d’amande, très nutritif et riche en calcium, mais plus digeste.
- Si vous avez un extracteur de jus, faire boire le jus d’une demi pomme de terre crue avant le biberon ou la tétée. Riche en substances alcalines, elle va contrer l’acidité de l’estomac. Soin préventif très efficace, mais à ne pas utiliser avant l’âge de six mois.
- Un certain nombre de cas de RGO sont étroitement liés aux angoisses du tout petit. Tous les conseils que j’ai pu vous donner pour apaiser bébé sont donc tout à fait indiqués en cas de régurgitations intempestives.
- Le macérat de bourgeons de figuier : on peut l’utiliser dès les premiers mois, à raison d’une goutte par tranche de 3 kilos du poids du bébé, deux fois par jour, à diluer dans le biberon. Il aura une double action, sur la digestion et sur le système nerveux. La marque Herbal Gem par exemple fait des macérats de bourgeons d’excellente qualité.
- Massage doux pour favoriser la digestion et décoller l’estomac du diaphragme : avec des pressions douces, partez de juste à droite de l’estomac (à droite pour le bébé, à gauche pour vous), poussez doucement vers la gauche puis descendez vers le bas, comme une sorte de virgule. Ensuite, avec la pulpe des pouces, appuyez doucement juste au-dessous des hypochondres (de part et d’autre de l’estomac, juste sous les côtes) et étirez vers le bas.
- Alimentation du nourrisson : évitez les produits laitiers (privilégiez le lait maternel ou un lait infantile hypoallergénique, si l’enfant est plus grand, évitez le lait, les yaourts).
- Si maman allaite, suivre le même traitement de gemmothérapie que le bébé, supprimer les produits laitiers de son alimentation.
J’espère avec tous ces conseils que vous allez enfin vous sentir plus sereins avec vos petits bouts et quitter définitivement votre groupe Facebook « RGO me too », en ayant au préalable bien sûr partagé cet article avec tous les autres membres !
Je taquine un peu, mais en réalité, je sais à quel point c’est vite angoissant d’avoir l’impression de ne pas tout contrôler quand on a un bébé à la maison, à quel point on a toujours peur qu’il y ait un problème, que notre enfant souffre ou aille mal. Je pense notamment que pour tous ces problèmes digestifs, la zénitude des parents est primordiale pour que l’enfant surmonte sereinement les petites et grosses crises de son quotidien de bébé. Donc, avant tout, pensez aussi à vous, prendre soin de vous, c’est prendre soin de lui. Si vous avez la moindre question, vous pouvez me la poser en commentaire ou par mail et si vous aussi vous avez des conseils, des astuces qui vous ont un jour sauvé la mise, partagez-les avec nous !
Enfin, si vous avez besoin de conseils plus professionnels et personnalisés pour votre enfant, vous pouvez toujours prendre rendez-vous avec moi.
Je souhaite à tous les parents qui me liront et à tous leurs petits anges beaucoup de bonheur.