Alors oui, c’est vrai, je vous ai déjà proposé plusieurs solutions pour le démaquillage sur le blog. Et oui, c’est vrai aussi, commencer un article par cette phrase, c’est franchement bizarre, sinon révoltant. Mais c’est vous, aussi, vous n’avez qu’à pas me faire des reproches avant même de m’avoir laissée m’expliquer.
Donc, hum… Reprenons plus calmement.
Sur le blog, je vous ai déjà présenté la technique du démaquillage à l’huile végétale. Un peu plus tard, j’ai découvert les joies du démaquillant biphasé, un produit incroyablement facile à réaliser et encore plus pratique.
Aujourd’hui encore, je vous recommande à 100% ces deux méthodes, très naturelles, très slow, très bonnes pour la peau.
Cependant, je leur trouve encore quelques petits défauts : à moins de le conserver vraiment peu de temps, le biphasé nécessite un conservateur, je pense qu’il est plus sain pour la peau et pour l’environnement de s’en passer quand on peu. Par ailleurs, les deux techniques, riches en huile végétale, ont tendance à laisser des tâches au bout d’un moment sur mes cotons lavables, dont je n’arrive plus à me débarrasser. En soi ça n’a rien de dramatique, mais ça m’agace.
Le démaquillant que je vous propose aujourd’hui de fabriquer, aussi simple dans sa réalisation que le biphasé et donc très chouette pour les néophytes qui n’osent pas trop se lancer en cosmétique maison, nous libère des deux inconvénients que je viens de citer. Rassurez-vous, il a son petit désavantage lui aussi : son utilisation nécessite de l’eau, il ne se suffit donc pas à lui-même.
Mais c’est pour moi un très léger désagrément, à côté des avantages que je lui trouve.
Présentation du gel huileux
Le gel huileux, c’est une sorte de gel, plutôt huileux. Merci Flo, oh mais de rien, à bientôt !
C’est un produit qui s’obtient très simplement en mélangeant 75% d’huile végétale avec 25% d’un émulsifiant très intéressant qui s’appelle le sucragel, ou parfois gélisucre, selon l’humeur des commerçants.
Au contact de l’eau, ce gel se transforme en lait… lait démaquillant ! Vous saisissez ?
Ce produit est très intéressant, car il pourra par exemple s’utiliser pour se démaquiller sous la douche : Un peu de gel sur le visage, on passe le jet d’eau et hop, on est démaquillé, ça fait gagner du temps ! Par ailleurs, pour celles et ceux, mais oui il y a des messieurs qui se maquillent, qui aiment bien utiliser un hydrolat après le démaquillage, la transformation du gel en lait se fera tout aussi bien avec une eau florale, vous pouvez donc vous en servir sans souci à la place de l’eau et apporter ses propriétés à votre peau.
Seulement deux ingrédients, et nous verrons dans un instant que le second est tout aussi slow que l’huile végétale, pas de conservateur, nous avons donc un produit économique, écologique, sain, très facile à préparer… Et très efficace pour retirer toute trace de maquillage, tout à fait comme un lait démaquillant.
Dernier avantage, du moins selon ma sensibilité, c’et le démaquillant le plus agréable à utiliser que j’aie testé en slow cosmétique. Je trouve le contact de l’huile pure, dans le démaquillage à l’huile, un peu désagréable et je trouve le biphasé encore trop huileux.
Avec mon gel huileux, si la texture initiale semble un peu grasse, tout de suite le contact avec l’eau en fait un lait très léger et agréable.
In fine, la peau profite largement des propriétés de l’huile végétale que vous aurez choisie mais sans cette texture de l’huile que l’on aime plus ou moins et, une fois sec, elle est douce, mais douce ! C’est je crois ce qui a fini de me convaincre, la douceur du visage après le démaquillage… fabuleux.
Le sucragel ou gélisucre, quésaco ?
Il s’agit d’un émulsifiant, c’est-à-dire un ingrédiant permettant de réaliser des émulsions stables entre des corps aqueux et des corps huileu (naturellement, l’eau et l’huile ne se mélangent pas. Un émulsifiant est également ce qui va apporter une certaine texture à vos cosmétiques.
Le sucragel est 100% d’origine végétale et totalement issu de ressources renouvelables, ce qui en fait un ingrédient privilégié pour la cosm’éthique. Non, je sais, je ne pense pas l’avoir inventé, celui-là.
C’est aussi un ingrédient qui se travaille à froid, ce qui permet de conserver toutes les propriétés des huiles végétales et des hydrolats dans vos recettes. Il permet de réaliser des gels huileux rinçables (c’est juste ce dont on est en train de parler dans cet article, au cas où vous auriez raté un épisode) ou encore des laits sprayables (j’ai fait une tentative de lait pour le corps pour l’instant et c’est un échec total…).
Sa composition est légèrement variable selon les fournisseurs. Il se compose toujours de glycérine et d’un ester de sucre, le sucrose laurate. Pour le reste, il contient de l’eau, parfois remplacée par un hydrolat, et enfin soit un autre ester de sucre, soit une huile végétale.
Les esters de sucre sont le produit de la réaction entre un sucre (le saccarose en général) et un acide gras (contenu dans une huile végétale). C’est une réaction très naturelle et non polluante qui en fait des émulsifiants particulièrement doux, utilisables également en alimentaire.
Il existe plusieurs boutiques où acheter du sucragel. Je vais sans doute vous surprendre, mais pour moi le plus écologique est à l’heure actuelle celui d’Aroma-Zone, qui s’appelle gélisucre, et c’est vraiment celui que je vous conseille.
En effet, il est garanti sans huile de palme ni dérivé de palme, ce qui est extrêmement rare. La plupart des esters de sucre utilisés dans les cosmétiques (et bien entendu dans l’alimentaire) sont produits à partir d’acides gras de l’huile de palme. Par ailleurs, c’est le seul que je connaisse qui soit certifié biologique. Il contient de l’huile végétale d’amande douce bio, de la glycérine transformée à partir d’ingrédients bio, du sucrose laurate et, pour le diluer, de l’eau aromatique d’orange bio.
Réalisation de la recette
Ingrédients
Pour 100 ml de démaquillant, il vous faut :
- 75 ml d’huile végétale,
- 25 ml de sucragel/gélisucre,
- Cinq gouttes d’un extrait aromatique, d’une huile essentielle ou d’une fragrance (totalement facultatif) pour parfumer légèrement sans toutefois rendre le démaquillant impropre à un usage sur les yeux,
- Un flacon 100 ml, de préférence un flacon pompe pour doser sans gaspiller.
Concernant le choix de l’huile végétale, il est immense et se fera en fonction des besoins de votre peau, de raisons éthiques et écologiques (se fournir localement par exemple), de ce que vous avez déjà à la maison (il est plus écologique et raisonnable d’utiliser un ingrédient pour plusieurs besoins que d’acheter un ingrédient par recette) ou encore de votre affinité avec le toucher et l’odeur des huiles.
Je vous donne quelques pistes pour choisir une huile végétale en fonction des besoins de votre peau dans mon article sur la routine visage du matin, ainsi que quelques suggestion d’huiles végétales particulièrement efficaces pour se démaquiller dans mon article sur le démaquillage à l’huile.
Concernant le flaconnage, j’ai découvert depuis peu que la boutique de la Slow Cosmétique proposait à la vente des flacons pompe de 100 ml en bioplastique végétal. Je trouve qu’ils vont particulièrement bien pour ce démaquillant, la pompe délivre une dose impeccable et, je ne sais pas pourquoi, j’aime bien la sensation de ces flacons dans la main. Ce n’est qu’une suggestion et comme toujours, si vous avez des contenants à la maison, il est plus slow de les utiliser que de racheter autre chose, même un produit intéressant écologiquement. Cependant, si vous n’avez rien c’est une alternative vraiment intéressante. Légers, compacts, ils sont pratiques à emporter en vacances et sont acceptés en cabine si vous voyagez en avion.
Mode opératoire
C’est très simple : mettez l’huile végétale dans un bol, le sucragel dans un autre puis transférez très lentement l’huile dans le sucragel en mélangeant énergiquement au fur et à mesure à l’aide d’un fouet. Vous devez obtenir un gel homogène.
A la fin, vous n’avez qu’à ajouter vos quelques gouttes aromatiques si vous en avez prévues, bien mélanger à nouveau puis transvaser dans votre flacon.
Utilisation
Plusieurs options s’offrent à vous : vous pouvez tout faire au coton, tout faire aux doigts…
Ma technique favorite, c’est d’étaler avec mes doigts mon gel démaquillant sur tout mon visage, yeux clos y compris, puis de mouiller un coton réutilisable à l’eau tiède et de le passer doucement sur tout mon visage. Il transforme ainsi mon gel en lait et ramasse toutes les impuretés.
Je trouve avec ce produit le démaquillage très rapide, efficace et agréable.
Ma recette actuelle
Je sais que certains aiment bien lire un exemple concret de recette, alors je donne celle que je connais le mieux : la mienne. A noter que lorsque je finirai mon démaquillant, il y a fort à parier que ma prochaine version soit tout à fait différente, en général je fais avec les produits que j’ai actuellement sous la main.
- Macérât huileux de camomille : 50 ml (parce que j’en avais à la maison et pour son effet apaisant sur les peaux irritées),
- Huile végétale de noyaux d’abricot : 25 ml (mon huile préférée pour le démaquillage, adaptée aux peaux normales à mixtes, qui est en plus anti-âge et donne bonne mine),
- Gélisucre : 25 ml,
- 5 gouttes d’absolu de vanille pour l’odeur merveilleuse !
J’espère que cette petite recette très simple et incroyablement efficace et pratique vous plaira et vous inspirera.
L’avez-vous testée ? Qu’en pensez-vous ? Aimeriez-vous la tester ? Comment vous démaquillez-vous ?
Dites-nous tout en commentaire !
8 commentaires
Bonjour Flo, je vous suis depuis peu de temps, d’abord pour les gels douche…ensuite les shampoings..et puis en farfouillant je me suis dit qu ‘il y avait moult articles intéressants par ici….
Alors justement, je suis en pleine réflexion concernant mon démaquillage.
Pendant un long moment, j’ai utilisé de l’huile végétale additionnée de mousse de babassu(qui parait t-il n’est pas super eco friendly), et puis l’envie de revenir à un démaquillant « eau » avec des cotons, donc je fais hydrolat + mousse de babassu( ça pique les yeux!!), je ne suis pas très convaincue!(Cela dit c’est efficace!)
Dans une démarche très slow également j’essaie vraiment de limiter mes achats à des produits pour de multiples recettes.. of course ..
Je vais méditer encore un peu
Ahhhh pleine réflexion je vous dit…. ;) :):)
Bonjour !
Je suis heureuse que vous trouviez mes articles intéressants !
Ah oui, c’est toujours une éternelle réflexion que de choisir à la fois le plus slow, le plus agréable (c’est bien gentil si c’est écolo et sain mais si on déteste, je ne vois absolument pas l’intérêt)… Bref, pas évident de se fixer sur une façon de faire.
Pour le démaquillage, comme je l’explique dans l’article, j’ai vraiment eu plusieurs phases… Au début je faisais même de l’eau micellaire avec du ricin sulfaté mais… Pour le coup c’était et agressif, notamment pour mes yeux, et pas bien bien écofriendly…..
Je pense que le principe de l’huile végétale + mousse de babassu ressemble pas mal à mon gel huileux, mais le gélisucre est à mon humble avis bien plus sympa pour notre planète. Mais en effet c’est quand même bien d’arriver à utiliser les ingrédients pour plusieurs usages… D’où le fait que j’expérimente en ce moment des choses avec mon gélisucre, mais pour l’instant, c’est pas bien probant…
Enfin, en tout cas, merci de ce commentaire, et puis n’hésitez pas à venir raconter, si vous trouvez des solutions plus satisfaisantes, si vous trouvez vraiment votre Graal !
Coucou Flo !
Merci pour ta recette :D Pour mesurer les ml ? Tu as plein de petites pellettes?
Puis-je me fier aux données de densité d’AZ (ou autre..)
Pour tes problèmes de taches sur tes cotons démaquillants, as-tu essayé de les faire tremper une nuit dans de l’eau additionnée de percarbonate de sodium ?
Belle soirée
Merci à toi <3
Amicalement
Bec'@
Coucou toi !
Pour mesurer les ml, j’utilise des seringues graduées, c’est le plus pratique, avec des tuyaux de transfert ou de grosses aiguilles pour aller chercher jusqu’au fond des flacons. Mais oui, tout à fait, les données de densité d’AZ sont très fiables, même si bien sûr elles peuvent varier légèrement d’une huile à l’autre, souvent d’ailleurs ils donnent des fourchettes. Donc tu peux tout à fait fonctionner comme ça et utiliser le poids.
Pour mes cotons tâchés, tu n’es pas la première à me suggérer le percarbonate de sodium, du coup il faut vraiment que je teste, si ça peut me les rendre comme neuves, je veux bien !
Merci à toi et à bientôt !
Re moi ;)
Tu nettoies les seringues à l’eau savonneuse et alcool 70° ?
Grâce au percarbonate, j’ai détaché des habits et aussi, avec un peu d’huile de coude, on va pas se mentir, récupéré des baskets blanches en toile !
C’est presque magique ;)
A bientôt
Bec’@
Re coucou !
Pour les seringues, alcool à 70 et eau chaude. J’ai toujours peur que le savon laisse des résidus si mal rincé.
Ahah les baskets en toile blanche ! Oui, je connais ça. :) Je note donc encore plus précieusement l’info. Merci !
Bonjour,
Pour que le percarbonate soit efficace il faut absolument le dilier avec de l’eau très chaude, ( cela va mousser, un peu comme de l’eau oxygénée sur une plaie!) et effectivement cela fonctionne très bien!
Ta recette est super, je la fais régulièrement. Je me demandais où tu te fournissais pour l’absolue de Vanille ? J’adore cette odeur pour les cosmétiques visage!
Merci pour ton blog et tes super recettes et articles !
Salut !
Merci tout plein pour les précisions ! Je vais donc me pencher sérieusement sur le percarbonate.
Pour l’absolu de vanille, j’en avais encore jusqu’à il y a peu de l’époque où j’achetais sur Aroma-Zone. Je l’ai fini, je n’en ai pas trouvé ailleurs jusqu’à présent, du moins pas à des endroits qui me paraissent éthiquement mieux qu’AZ. Du coup, c’est typiquement le genre d’ingrédients que je continuerai à acheter chez eux de temps à autre, parce que leur cahier des charges reste qualitatif. Les aromes et fragrances de chez AZ sont difficiles à trouver ailleurs et restent qualitatifs, naturels et sains chez eux.
Et j’avoue, j’adore cette odeur !