[recette] le démaquillant biphasé – seulement deux ingrédients naturels pour un produit pratique et efficace

Vous trouverez partout sur le net des recettes de ce type sous l’intitulé « eau micellaire biphasée ». D’ailleurs, si c’est ce que vous recherchez, un produit biphasé, sans rinçage, qui se suffit à lui-même pour démaquiller efficacement, vous êtes parfaitement au bon endroit.

Mais ce n’est pas une eau micellaire

Eh oui. Je plombe sans doute mon propre référencement en refusant d’intituler cet article « eau micellaire biphasée », mais voyez-vous, je privilégie la vérité au référencement. Ca, c’est de la grandeur d’âme, non ?
Si vous me trouvez un poil grandiloquente, vous avez juste raison.
Ah, mon correcteur orthographique me reprend sur « un poil grandiloquente » : il m’explique gentiment que quand le poil en fait un peu trop, on dit plutôt un poil grandiloquent.

Hum, je m’égare. Qui a dit « comme toujours », là-bas dans le fond ?

Donc ! Une eau micellaire contient des micelles, héhé, vous l’auriez pas parié ça hein ? Les micelles sont des molécules qui ont une affinité à la fois avec l’eau et avec l’huile. Cela leur permet tout d’abord de nettoyer la crasse et le maquillage présents sur le visage et de les dissoudre dans l’eau.
Mais cela leur permet aussi d’homogénéiser dans une solution qui ne se déphase pas une phase aqueuse et une phase huileuse.
Si mon produit est biphasé, du coup, bah c’est qu’il ne contient pas de ces fameuses micelles. Donc, ce n’est pas une eau micellaire. CQFD, merci, au revoir.

Pourquoi utiliser un démaquillant biphasé plutôt qu’une eau micellaire classique ?

Personnellement, au quotidien, je pratique le démaquillage à l’huile végétale. Seulement, quand je suis en déplacement, je ne trouve pas pratique du tout de trimballer ma bouteille d’huile plus ma bouteille d’hydrolat. J’ai envie d’avoir un flacon de démaquillant et c’est tout.
C’est ce qui m’a attirée dans l’eau micellaire, ce qui plaît à la plupart d’entre nous : un seul produit, un coton, pas besoin de lavabo, pif pouf c’est fait.
Vous pouvez encore trouver sur le blog ma recette d’eau micellaire, j’ai choisi de la laisser au cas où certaines souhaitent l’utiliser quand même.

Seulement voilà : ces fameuses micelles, on les trouves dans des ingrédients de type tensioactif, à la fois hydrophiles et lipophiles. Même si vous choisissez le plus doux des tensioactifs, il s’agit d’un produit de synthèse, qui agit comme un produit lavant, détergent (bah oui c’est comme ça qu’il entraîne les saletés dans l’eau). C’est le genre de produits qu’on rince, normalement. Ces ingrédients, même en partie naturels, sont toujours des substances irritantes pour la peau, je ne parle pas des yeux et, avec l’eau micellaire, on ne les rince même pas ! En plus, en général ces substances ne sont pas franchement biodégradables, donc pas top pour l’environnement.
Je ne comprenais pas pourquoi mon eau micellaire me brûlait les yeux et les faisait pleurer, même plusieurs heures après utilisation. Maintenant, je sais d’où ça vient.

Voilà pourquoi créer un démaquillant biphasé permet de se passer de ces vilaines choses agressives, pour un démaquillage au moins aussi efficace, tout en conservant cet avantage non négligeable d’avoir juste un seul produit pour se démaquiller, et un produit qui ne coûte vraiment, mais alors vraiment pas cher à fabriquer.
C’est en plus sans conteste la recette la plus facile à réaliser du monde, vous allez voir.

Le démaquillant biphasé, le principe

Si vous connaissez la technique du démaquillage à l’huile, vous savez que l’on utilise les acides gras contenus dans les huiles végétales pour dissoudre le maquillage.
Sachez, bande de dubitatifs, que les acides gras sont même plus efficaces que les micelles, car ils peuvent également venir à bout du maquillage waterproof.
On utilise ensuite un hydrolat, ou même de l’eau tout simplement, pour retirer les derniers résidus de maquillage, nettoyer le visage et lui apporter quelques propriétés supplémentaires (tonifier, purifier, parfumer…)

Bah le démaquillant biphasé, c’est pas sorcier : on a juste eu l’idée de balancer et l’huile et l’hydrolat dans le même flacon.
L’huile et l’eau ne se mélangent pas, l’huile va flotter au-dessus de la phase aqueuse, d’où les deux phases. Il suffit juste de secouer le flacon avant utilisation, pour que pour quelques instants, l’huile et l’hydrolat se mélangent.
On aura donc dans un même produit les avantages de l’huile végétale et ceux de l’hydrolat.

La recette

Je vous conseille de préférence de choisir un flacon légèrement souple, avec une capsule service.
A l’intérieur, on va verser entre 30 et 40% d’huile végétale et entre 60 et 70% d’hydrolat.
Les chiffres ne sont pas précis parce que selon votre sensibilité, vous préfèrerez peut-être une solution plus ou moins huileuse. Je vous suggère de tester et de choisir le dosage qui vous conviendra le mieux.
Je suis actuellement à 35/65, ce qui me va plutôt bien.
On peut bien entendu mélanger plusieurs huiles végétales et plusieurs hydrolats, l’essentiel étant que le total des HV n’excède pas 40% et le total des hydrolats atteigne 60 à 70% du mélange.

L’hydrolat étant très facilement sujet à la contamination bactérienne, on va être obligé d’ajouter un conservateur, et un conservateur qui soit soluble en phase aqueuse.
Pour une conservation à court terme (un mois environ), vous pouvez ajouter 0,6% d’extrait de pépins de pamplemousse (EPP), un conservateur vraiment naturel.
Pour une conservation à plus long terme (six bons mois), je vous conseille le leucidal (nom INCI : leuconostoc/radish root ferment filtrate), beaucoup mieux toléré par la peau et les yeux que le célèbre Cosgard. Par contre, pour être efficace, la concentration du Leucidal doit être de 2%, celle du Cosgard de 0,6%.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, ajouter une huile essentielle pour ses propriétés sur la peau et son parfum, mais attention : le démaquillant ainsi obtenu ne pourra en aucun cas être utilisé sur les yeux.
Pour ajouter une huile essentielle, je vous conseille de commencer par verser l’huile végétale et l’huile essentielle dans votre flacon et de bien mélanger, avant d’ajouter l’hydrolat, cela permettra une meilleure homogénéisation de l’HE. Pour ce type de produit, ne dépassez pas 30 gouttes (1 ml) d’huile essentielle pour 100 ml de démaquillant.

Quelles huiles, quels hydrolats ?

Pour connaître les huiles végétales et les hydrolats les plus adaptés à votre type de peau, je vous ai concocté un petit article récapitulatif.
Comme il s’agit de se démaquiller, j’ai constaté que certaines huiles végétales étaient un peu plus efficaces que d’autres et je vous en parle dans mon article sur le démaquillage à l’huile.
Enfin, pour des idées d’hydrolats particulièrement intéressants au moment du démaquillage, il y a quelques idées à piocher dans mon article sur l’eau micellaire.

De façon générale, mon meilleur conseil, c’est d’essayer, de toucher les huiles et les hydrolats, de les sentir, de tester comment votre peau y réagit et, en fin de compte, de choisir ce qui vous convient le mieux par expérience, parce que chaque peau est unique et que vous êtes la mieux placée pour ressentir ce qui lui convient.

En ce moment, mon mélange est composé d’huile végétale de noyaux d’abricot, ma préférée pour le démaquillage, et d’hydrolat de cassis, tonique et anti-âge, dont l’odeur est sympathique.

Choisissez des huiles végétales bio de préférence, mais surtout vierges et issues de la première pression à froid.
Assurez-vous d’acheter des hydrolats purs, sans additifs, qui ne soient pas dilués et possédant le label HACT. S’ils sont bio c’est encore mieux.
Trouvez des huiles végétales et hydrolats de qualité ici.

Utilisation

Avant tout, il faut bien secouer votre démaquillant biphasé avant chaque utilisation.

Vous trouverez votre propre façon de procéder, peut-être préfèrerez-vous utiliser un coton tout au long du démaquillage. En ce qui me concerne, je préfère commencer avec les mains et terminer au coton.

Quoi qu’il en soit, je conseille un démaquillage en deux temps :

1. On fait un premier passage sur tout le visage pour retirer le maquillage. J’utilise mes doigts pour cette étape, c’est moins agressif qu’un coton pour ma peau fragile. Je fais de petits mouvements circulaires sur tout mon visage avec la pulpe des doigts pour répartir le démaquillant et nettoyer en douceur.
   Pour les yeux, je les ferme et les nettoie avec des caresses verticales du haut vers le bas sur les paupières et les cils, en insistant un peu sur ces derniers pour retirer le mascara, mais toujours du haut vers le bas pour ne pas les abîmer.
2. Puis on fait un second passage plus léger pour supprimer les derniers résidus de maquillage et laisser la peau hydratée et nourrie. Cette fois, j’utilise un coton réutilisable, qui me permet d’absorber l’excédant de démaquillant et les traces de maquillage qu’il emporte avec lui.

Et voilà, vous savez tout.
Avez-vous testé ce type de recette ? Qu’en pensez-vous ?
Et vous, comment est-ce que vous vous démaquillez, au quotidien, et en voyage ?