Pour cette deuxième rencontre avec ces petits soucis de santé embarrassants que l’on n’évoque pas souvent en société, je vous propose de parler des mycoses. Bon, encore, les mycoses unguéales (sous les ongles), on évite à table mais on arrive à en toucher deux mots à ses potes. Mais quand elle est vaginale, là, c’est aussi désagréable que tabou.
Une mycose, c’est quoi ?
On distingue trois types de mycoses : les mycoses cutanées (sur la peau), les mycoses unguéales (sous les ongles) et les mycoses vaginales.
A cause de leur localisation spécifique, on les traitera un peu différemment, mais dans le principe c’est la même chose, c’est un vilain champignon qui infecte la peau ou la muqueuse.
Les champignons en question n’ont rien à voir avec la photo de couverture hein, c’était juste pour rigoler (oui j’ai un humour pourri).
Les mycoses cutanées
Ce sont généralement les champignons répondant au doux nom de dermatophytes qui en sont responsables, plus rarement et uniquement dans les plis, des levures de type Candida Albicans.
Les dermatophytes sont transmis par le contact avec un sol contaminé, par les hommes ou par les animaux.
Sur la peau, la mycose causée par les dermatophytes a une forme d’anneau avec des squames (lamelles superficielles de peau qui se détachent). Ah bah oui hein, les maux tabou c’est pas le sujet romantique de l’année, et encore on n’en est qu’au début.
Cet anneau peut s’étendre, tout en conservant sa forme.
Dans les plis (aine, aisselles, raie des fesses…), la mycose causée par les dermatophytes est caractérisée par une rougeur, par sa forme circulaire et sa symétrie.
La candidose (liée à une levure de type Candida) n’apparaît que dans les plis. Elle est rouge vernissé, luisante, humide, parfois fissurée au fond du pli et recouverte d’un enduit blanc. Non, toujours pas romantique.
les mycoses des ongles
Là aussi, c’est la faute aux dermatophytes, plus rarement au Candida Albicans.
Pour les dermatophytes, les plus fréquentes des mycoses unguéales, la contamination se fait en marchant sur des sols contaminés (piscines, sonas, vestiaires…)
Ces mycoses touchent presque exclusivement les pieds. A l’origine, on observe une fissure qui ne se referme pas entre deux orteils, antérieure de plusieurs mois, voire de plusieurs années, à l’apparition de la mycose.
La contamination de l’ongle commence par l’angle de l’ongle, souvent le gros orteil. On la reconnaît à un coin d’ongle décollé, épaissi, de couleur blanc jaunâtre. On peut aussi voir apparaître des tâches blanches.
Les candidoses, elles, touchent principalement les mains. Elles atteignent surtout des personnes dont les mains sont au contact fréquent de l’humidité, en cas de lavage excessif des mains (personnel dans l’alimentation ou la santé par exemple).
L’extrémité de l’ongle est décollée, un enduit crémeux blanc jaunâtre apparaît sous l’ongle. Parfois, on observe une pigmentation verte de l’ongle à cause de bactéries. La base de l’ongle forme un bourrelet rouge et douloureux.
Les mycoses vaginales
Elles touchent en réalité et le vagin et la vulve. Elles se caractérisent principalement par des démangeaisons dans cette zone, mais aussi par des rougeurs, des sensations de brûlure et de douleur pouvant parfois atteindre un stade vraiment handicapant.
Elles sont causées par le Candida Albicans. Cette levure est présente à l’état naturel dans le vagin. Des bactéries de la flore vaginale maintiennent une certaine acidité dans le milieu vaginal qui sert de bouclier et évite la prolifération du Candida.
Seulement, dans certains cas (stress intense, prise d’antibiotiques…), la flore vaginale est mise à mal et le Candida se développe, provoquant l’apparition de la mycose.
Bonne nouvelle toutefois, la mycose vaginale n’est pas contagieuse.
Prévention et précautions
Pour limiter au maximum les risques de mycoses cutanées et unguéales, il convient d’avoir une bonne hygiène, de se laver régulièrement et d’éviter la macération (bien se sécher après la douche ou le lavage des mains, ne pas garder aux pieds des chaussures humides…)
Attention : les mycoses de la peau et des ongles causées par des dermatophytes sont contagieuses. Prenez soin de ne pas marcher pieds nus et d’utiliser des serviettes à usage strictement personnel.
En ce qui concerne les mycoses vaginales, quelques mauvaises habitudes sont à éviter car elles favorisent leur apparition :
- Evitez absolument les douches vaginales, qui mettent à mal la flore vaginale. Ne nettoyez que la vulve ;
- Evitez d’employer des gels intimes, qui généralement contiennent plus d’ingrédients agressifs qu’autre chose. De l’eau et du savon, c’est très bien, et en plus ça vous fera économiser. Et encore une fois, on ne lave que la vulve.
Le vagin est auto-nettoyant, le corps est très bien fait de ce point de vue. Il n’y a donc nul besoin d’aler nettoyer à l’intérieur. Respecter votre flore vaginale en la laissant tranquille, c’est laisser intacte la barrière naturelle du corps contre les envahisseurs. Donc, c’est limiter les risques de voir se développer une mycose.
Attention
J’écris ces informations pour vous aider à détecter une mycose, toutefois je ne suis pas médecin et vous non plus, enfin pour la plupart d’entre vous. Si vous avez le moindre doute, consultez immédiatement un médecin.
Si une mycose à ses débuts est assez facile à soigner, il n’en est pas de même d’une mycose qui prolifère et se développe. Vous pouvez donc utiliser mes conseils, mais seulement dans le cas où vous êtes certain de ce que vous avez. Si le problème ne diminue pas, allez voir un médecin.
Les traitements en aromathérapie
Avant de lire ce qui suit, vous devez garder à l’esprit que les petites synergies que je vous propose sont uniquement des traitements des symptômes, même s’ils sont aussi efficaces pour éradiquer la mycose. Cependant, en particulier dans le cas des mycoses vaginales, il est très intéressant de s’atteler à comprendre la cause de l’apparition de cette mycose, sans quoi vous avez toutes les chances que le problème réapparaisse. Un dérèglement hormonal, un changement d’habitudes de vie, un bouleversement physique ou moral peuvent être à l’origine de cette prolifération anormale du candida dans votre vagin. Traiter la cause, en plus de favoriser la disparition de la mycose en cours, permet d’éviter qu’elle ne revienne, elle ou d’autres désagréments.
Pour cela, je vous encourage vivement à prendre contact avec un conseiller en naturopathie. Vous pouvez prendre rendez-vous ici si vous souhaitez bénéficier de mes services.
Les mycoses cutanées
Dans la plupart des cas, il s’agit de dermatophytes. Reportez-vous à ma description ci-dessus.
Dans ce cas-là, faites le mélange suivant :
- HE tea tree : 1 ml
- HE géranium bourbon : 1 ml
- HE citronnelle de Madagascar : 1 ml
- HE palmarosa : 2 ml
- Macérat huileux de calendula : 5 ml
Appliquez localement une très petite dose du mélange quatre fois par jour pendant trois semaines.
Ce mélange est adapté à la grossesse mais proscrit durant les trois premiers mois. Il peut être utilisé chez l’enfant à partir de sept ans.
Si vous souffrez d’une mycose cutanée liée à un Candida Albicans (là aussi se reporter à la description ci-dessus), tentez plutôt le mélange suivant, qui ciblera davantage ce petit vilain :
- HE tea tree : 1 ml
- HE thym à tujanol : 1 ml
- HE bois de rose ou bois de hô : 1 ml
- HE laurier noble : 2 ml
- Macérat calendula : 5 ml
Appliquez localement une très petite dose du mélange quatre fois par jour pendant trois semaines.
Ce mélange est adapté à la grossesse mais proscrit durant les trois premiers mois. Il peut être utilisé chez l’enfant à partir de sept ans.
Dans les deux recettes, le macérat huileux de calendula peut être remplacé par une autre huile végétale, mais je conseille celui-là pour son action apaisante et cicatrisante.
Les mycoses des ongles
Dans ce cas-là, on va pouvoir utiliser des huiles essentielles pures, parce que la zone est très localisée et que l’application se fera sur l’ongle et non sur la peau directement. Toutefois, si vous craignez une trop grande sensibilité, vous pouvez mélanger à 50% vos huiles essentielles à une huile végétale, ce qui vous donnera en fin de compte les mêmes recettes que dans le paragraphe précédent.
Pour une mycose sur un ongle des mains, mélangez :
- HE tea tree : 1 ml
- HE thym à tujanol : 1 ml
- HE bois de rose ou bois de hô : 1 ml
- HE laurier noble : 2 ml
Appliquez le mélange localement à l’aide d’un coton tige, trois à quatre fois par jour, pendant six à huit semaines.
Par précaution, on évitera les trois premiers mois de grossesse et on n’utilisera pas le mélange chez l’enfant de moins de sept ans.
Pour une mycose sur un ongle des pieds, mélangez :
- HE tea tree : 1 ml
- HE géranium bourbon : 1 ml
- HE citronnelle de Madagascar : 1 ml
- HE palmarosa : 2 ml
Appliquez le mélange localement à l’aide d’un coton tige, trois à quatre fois par jour, pendant six à huit semaines.
Par précaution, on évitera les trois premiers mois de grossesse et on n’utilisera pas le mélange chez l’enfant de moins de sept ans.
Les mycoses vaginales
Ici, plusieurs possibilités s’offrent à vous.
Pour soulager les démangeaisons, la brûlure et l’irritation en surface, vous pouvez vous préparer l’huile suivante :
- HE tea tree : 1 ml
- HE bois de rose ou bois de hô : 1 ml
- HE géranium bourbon : 0,5 ml
- HE thym à tujanol : 0,5 ml
- Macérat huileux de calendula : 27 ml
Vous pouvez appliquer cette huile sur les zones prurigineuses apparentes chaque fois que vous en ressentez le besoin pour apaiser l’irritation.
Vous pouvez également imbiber un tampon hygiénique de cette huile et le porter toute une nuit. Renouvelez l’opération durant quatre ou cinq nuits.
Enfin, pour un traitement plus efficace, surtout dans le cas de mycoses récidivantes, vous pouvez demander à votre pharmacien de vous préparer des ovules vaginaux.
Quantités pour un ovule :
- HE tea tree : 50 mg
- HE géranium bourbon : 50 mg
- HE thym à tujanol : 50 mg
Insérez un ovule tous les soirs pendant 7 jours, à renouveler une fois si besoin. Ne prolongez pas l’utilisation au-delà de 14 jours et faites une pause d’au moins une semaine avant de reprendre le traitement si cela s’avère vraiment nécessaire.
Pensez à utiliser une fine serviette hygiénique durant les nuits où vous suivez ce traitement par ovule, cela peut couler un peu.
Si vous suivez le traitement par ovule, n’utilisez pas les tampons imbibés d’huile en même temps. Quantonnez l’utilisation de l’huile en application locale à la zone vulvaire et uniquement si vous avez réellement besoin d’apaiser cette zone.
On proscrira tous les traitements à base d’huiles essentielles pour les mycoses vaginales durant toute la durée de la grossesse.
Rappel
Je vous communique ces conseils en tant que conseillère en aromathérapie. Je ne peux en aucun cas être tenue pour responsable d’une mauvaise utilisation de ces conseils ou de problèmes survenus après leur application.
Si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à me contacter en privé ou à vous rapprocher d’un conseiller en aromathérapie ou d’un naturopathe.
Ne prenez jamais d’initiative avec les huiles essentielles sans de solides connaissances. Rappelez-vous qu’elles contiennent des molécules très actives qui, si elles sont capables de faire beaucoup de bien, sont aussi capable de faire beaucoup de dégâts si mal utilisées.
Enfin, n’oubliez pas qu’un conseiller en aromathérapie n’est pas habilité à poser un diagnostic. Si vous avez le moindre doute sur le problème que vous rencontrez, votre premier réflexe doit être de vous rapprocher d’un médecin, même si ce n’est que pour avoir un diagnostic.
Voici une sélection assez complète d’endroits où vous pouvez acheter des huiles essentielles et végétales de qualité.
Et voici un article détaillé dans lequel je vous explique comment, non-voyante, je parviens sans souci à manipuler les huiles essentielles.
12 commentaires
Article très intéressant ! Je n’aurais pas pensé aux huiles essentielles pour traiter les mycoses « d’en bas », la peur que ce soit un peu trop fort peut-être ? Merci pour cette découverte. xoxo
L’important c’est de bien connaître les dilutions et de bien les respecter. Après, aucun risque !
Je connais une fille que ce traitement a littéralement sauvée, elle se battait avec une mycose d’en bas depuis trois ans et pouf ! Partie.
Merci pour ton passage !
Merci pour ces conseils ! Je me soigne régulièrement grâce aux huiles, chaque nouveaux remède/ recettes est bon à prendre ;)
Merci pour ton passage !
J’ai la chance d’être formée en aromathérapie, du coup je partage autant que je le peux.
A bientôt et bon week-end !
Toujours intéressée par tout ce qui est naturel, faut dire que je suis réflexo-iridologue phyto-aromathérapeute, bien qu’à présent je n’exerce plus, je préfère écrire des livres, en tout cas cela aide pour comprendre et pour la vie de tous les jours. Je ne me soigne qu’avec des plantes et c’est juste magique comparé aux médicaments allopathiques et leurs effets indésirables.
Tellement d’accord !
Je suis malheureusement obligée de prendre un traitement médicamenteux à vie parce que je suis greffée d’un rein, mais du coup, pour absolument tout le reste, je me soigne au plus naturel possible. Ma revanche sur la vie ! ;)
Plantes, fruits, miel, argent colloïdal et j’en passe.
Et malgré mon traitement immunosuppresseur, je ne suis jamais malade, c’est assez ahurissant.
Merci pour ce super article, très clair :-) Je viens juste de finir une formation aroma, les HE c’est vraiment passionnant!!
Je ne peux que t’approuver !
C’est absolument passionnant, hyper vaste.
Et j’aime aussi qu’au-delà des propriétés biochimiques et thérapeutiques des huiles, il y ait toute cette dimension olfactive et psychologique associée super importante.
Merci pour ton passage et au plaisir !
Bonjour, j’utilise les huiles essentielles pour les choses très simple: les poux, les rhumes,… Mais je n’avais jamais pensé pour ça… Bon je ne l’utiliserais que pour sous les ongles… J’aurais quand même un peu peur pour la vaginale.
Coucou !
En respectant bien les dosages, même ton intimité ne craint rien ! Mais mieux vaut être trop prudent que pas assez. En tout cas pour les ongles, ça marche très bien.
Merci beaucoup pour ton passage et bonne fin de week-end !
Coucou Flo, après un traitement antibiotique, j’ai rencontré des irritations et rougeurs intimes, j’ai traité au macérat huileux de calendula, avant même d’avoir lu cet article. Je maîtrise mal les dosages d’huiles essentielles, généralement je demande à quelqu’un avec une bonne vue pour compter les gouttes. J’ai essayé, mais pas moyen. Je confonds le bruit de la goutte avec celui du liquide dans la bouteille, bref, c’est pas gagné. Du coup, je mélange uniquement lorsque j’ai de l’aide. Mais tes conseils sont précieux.
Dans le cas du macérat huileux de calendula, il m’est très utile, voire même mon meilleur allié. Sur ma peau avec de nombreuses zones sèches, cela aide considérablement, et plus récemment j’ai testé pour traiter la zone intime, et je suis conquise. Ça ne pique pas à l’application, et cela appaise vraient bien l’irritation.
Coucou !
Je confirme, c’est un allié de choix pour toutes les irritations, pour faciliter la cicatrisation et ainsi de suite ! Et tout doux et sans danger, génial aussi sur la peau des bébés.
Bref, le calendula, faut toujours en avoir chez soi !