Passer au sans silicone pour les cheveux, c’est très à la mode en ce moment parmi les adeptee le silicone de mes produits capillaires. A l’heure où j’écris cet article, cela fait pratiquement quatre mois que j’en suis débarrassée, aussi j’ai décidé de vous faire mon rapport.
C’est quoi, le silicone ?
Les silicones sont présents dans pratiquement tous les shampooings, démêlants et masques capillaires du commerce. J’ai trouvé cette définition scientifique du silicone très claire sur le site de Beautiful Boucles :
Le silicone est un polymère ou oligomère inorganique obtenu par synthèse chimique du silicium (sable). Ce minerai est broyé et mélangé à du chlorure de methylène, monté a des températures extrêmes (production des chlorosilanes), distillé puis hydrolysé pour obtenir ces polymères organo-siliciliques dont la configuration, la taille, le degré de réticulation définissent les propriétés. L’acide chlorhydrique généré en fin de process est récupéré dans la production du chlorure de méthylène. Leur fabrication est donc loin d’être naturelle bien que partant du sable.
En résumé, les silicones sont des ingrédients totalement synthétiques, proches des plastiques. Il est à noter que le chlorure de méthylène impliqué dans leur fabrication est hautement toxique et cancérigène, on peut donc se permettre d’être préoccupé par les risques générés pour les travailleurs et l’environnement au cours de leur fabrication.
Dans les shampooings, les silicones sont responsables du volume, du toucher soyeux et lisse, de l’effet brillant, du démêlage facile. C’est souvent grâce à eux que l’on s’écrie avec notre voix de midinette : « J’adoooore ce shampooing ! Il fait un effet gééénial sur mes cheveux ! » Si si, vous aussi vous le faites. A partir de là, si on n’a pas encore été refroidis par le paragraphe précédent, on se demande bien pourquoi on se débarrasserait de cet ingrédient essentiel, alors qu’on a toutes les chances de se retrouver avec des cheveux moins jolis et impossibles à démêler.
Pourquoi rejeter les silicones ?
Pour leur effet sur les cheveux d’abord, même s’il paraît prodigieux au premier abord. En gros, l’effet des silicones est simple : ils vont créer une sorte de gaine, de couche protectrice sur nos cheveux, comme une légère pellicule plastique qui va donner l’impression qu’ils sont plus épais, plus solides et leur permettre de mieux glisser les uns contre les autres, d’où l’effet démêlant. Résultat : vos cheveux paraissent sublimes, mais en fait, c’est la couche synthétique qui les entoure qui est douce et luisante. Le silicone masque l’état réel de votre cheveu qui, enfermé dans sa gangue isolante, s’abîme de plus en plus sans que vous ne vous en rendiez compte.
Les silicones peuvent aussi nuire au cuir chevelu en en bouchant les pores, ce qui contribue à l’apparition de pellicules, de boutons, empêche la pousse des cheveux et les fait regraisser plus vite. A noter qu’on retrouve également des silicones dans de nombreux produits pour le soin de la peau, car ils lui donnent un effet lissant, mais ils provoqueront les mêmes problèmes en bouchant les pores et en empêchant la peau de respirer, d’être hydratée et nettoyée. En fin de compte, sous le cache-misère, ils la rendent malade.
Comme si cela ne suffisait pas, l’accumulation de cette espèce de plastique sur le cheveu finira par l’alourdir, le ramollir et le rendre terne. Juste après le shampoing, les cheveux sont peut-être magnifique, mais à long terme, ils sembleront de moins en moins en forme, ce qui vous poussera à faire de plus en plus de shampoings, admirez le cercle vicieux.
L’idée selon laquelle les silicones, avec leur gaine hermétique, étoufferaient le cheveu, n’est pas vraiment exacte. En effet, comme les ongles, les cheveux dans leur longueur ne sont pas vivants. Il est ma foi difficile d’étouffer un mort. Le cheveu ne peut pas se régénérer une fois qu’il est endommagé, seule la coupe lui fera du bien. Toutefois, en enfermant le cheveu, le silicone empêche les actifs, notamment contenus dans les masques, de l’atteindre en profondeur, autrement dit, vos soins perdent toute efficacité.
Contrairement aux huiles végétales, le silicone n’a pas d’affinité avec la peau, donc aucune action positive de ce côté-là.
En plus, même si vous décidez de n’utiliser les silicones qu’à petite dose, ils sont très difficiles à éliminer. Il faut en moyenne compter un mois pour débarrasser nos cheveux de toute trace de silicones. Même si les soins naturels n’ont pas le pouvoir de réparer profondément le cheveu, ils peuvent malgré tout le renforcer, l’assouplir et lui apporter de l’hydratation, sans cette couche hermétique et synthétique. Et en plus, les soins naturels, eux, s’éliminent très facilement.
Mais pour tous ceux qui s’intéressent aussi à la santé de notre planète, les silicones posent de gros problèmes environnementaux, car ils sont très peu biodégradables, parfois pas du tout lorsqu’ils atterrissent dans l’eau, et c’est justement l’endroit où ils atterrissent le plus souvent, quand on rince un shampoing. Et pour en rajouter une couche, ils sont toxiques pour de nombreuses formes de vie aquatique lorsqu’ils sont ingérés. Si l’on ajoute à cela la pollution et les risques sanitaires inhérants à leur fabrication, on commence sérieusement à moins les apprécier, les zozos.
Comment identifier les silicones ?
Dans la composition INCI, la composition des cosmétiques écrite avec la nomenclature internationale, on repère les silicones à leur suffixe en « icone », « iconol » ou « xane ». C’est en somme assez facile de les trouver.
Le piège des ammoniums quaternaires
En cosmétique bio, puisqu’on bannit les silicones, on va bien entendu chercher à reproduire leur effet pour faire plaisir aux consommateurs avec des ingrédients sensément plus sains. A cette fin, de nombreuses marques peu scrupuleuses utilisent des ammoniums quaternaires, que l’on surnomme les quat, et leurs cousins les ammoniums polyquaternaires.
S’il est vrai que ces ingrédients sont souvent d’origine un peu plus naturelle, bien qu’ils restent en partie synthétiques, et s’ils sont moins controversables dans leur conception, il faut savoir que ces quats ont exactement les mêmes effets sur la peau et les cheveux que les silicones : ils forment une couche occlusive. Donc, tout ce que j’ai dit sur les silicones est vrai pour les quats, et si vous voulez enfin prendre soin de vos cheveux et de votre peau, je vous encourage à bannir les uns autant que les autres, même s’il y en a d’un peu moins impactants pour la planète. De toute façon, la plupart des quats sont eux aussi très peu biodégradables. Ah, au cas où vous vous posiez encore la question : bien sûr qu’une marque bio peut nous prendre pour des pigeons autant qu’une autre. Bio n’est absolument pas synonyme d’éthique, ni même de sain.
On reconnaît les ammoniums quaternaires dans la liste INCI par leurs noms qui contient « monium », « bromide », « chloride » ou « quaternium » suivi d’un chiffre.
Attention toutefois au petit chloride qui ne désigne un quat que s’il se trouve dans un nom plutôt long et compliqué. En effet, le sodium chloride, que l’on voit souvent dans les listes INCI, désigne tout simplement du sel, comme celui que vous mettez dans votre assiette !
Dans cet article de Sauvons notre Peau, vous retrouverez plein d’infos sur les quat et de nombreux exemples de leurs petits noms pour les repérer plus facilement dans vos cosmétiques.
Mon expérience
Le choix du shampoing
Pour passer au sans silicone, la première étape était de me trouver un bon shampooing. Sans doute plus tard ferai-je mes shampooings maison, mais je voulais commencer simple. Je sais aussi qu’il y a un tas de filles qui n’utilisent plus de shampooing du tout, mais je n’en suis pas encore là je vous l’avoue humblement.
J’ai trouvé cet article de Terra Femina qui d’une part explique comment repérer les silicones dans la composition hautement obscure des shampooings du commerce, d’autre part nous propose une liste non exhaustive de marques proposant des shampooings sans silicone, mais aussi sans parabènes, ces molécules responsables de certains cancers et d’un risque de baisse de la fertilité, et sans sulfates, des agents moussants potentiellement agressifs pour certains cuirs chevelus et très mauvais pour l’environnement.
Mon choix s’est arrêté sur les shampooings Melvita à cause des grands contenants proposés, qui sont assez économiques. Avec le recul, je pense que je ne reprendrai pas ces shampooings lorsque je les aurai terminés. Ils sont bien, mais je ne les trouve pas non plus exceptionnels et je suis convaincue qu’on peut faire mieux.
Plusieurs copines m’ont vivement conseillé la marque Lavera, dont les shampooings, sans silicone ni parabènes et avec peu de sulfates, semblent avoir de chouettes effets sur les cheveux et sentent très bon. J’ai regardé les prix et, même s’ils ne sont proposés qu’en format 250 ml, ils sont particulièrement bon marché dans le monde du bio. Vous pouvez les acheter chez Mademoiselle Bio.
Mise à jour de 2021
Ma politique au sujet de mon blog m’interdit de retirer ce paragraphe sur les shampoings Melvita et Lavera, car ce blog reflète aussi mon évolution personnelle, ma progression par étapes vers une véritable prise de conscience, progression qui je le souhaite, est loin d’être terminée. Je crois que laisser voir cette progression aux lecteurs est plus honnête et rassurant quant au fait que les changements d’habitudes et la compréhension de certaines choses ne se font pas du jour au lendemain et que chacun avance à son rythme.
Cependant, aujourd’hui, je vous conseille de vous tourner vers des alternatives plus saines et écoresponsables que ces marques, qui certes sont très bon marché et moins mauvaises que la moyenne, mais ont encore quelques points noirs.
Lavera, notamment, utilisent encore des ingrédients contestables, notamment le sodium coco sulfate, un ingrédient qui, bien que présenté comme moins agressif et moins nocif pour la planète, reste un sulfate avec tout ce qu’on peut reprocher à ces ingrédients, voir plus haut. De même, ne vous fiez pas aux commentaires en-dessous de cet article où j’évoque la marque Lush. Les shampoings Lush font partie des pires cosmétiques en terme de santé, de soin de la peau et d’écologie, parce qu’en plus, pour être solides, ces shampoings sont extrêmement concentrés en des tensioactifs très peu recommandables, que même les labels bio les moins exigeant bannissent, toxiques, irritants et polluants. Je me suis faite avoir par cette marque comme de très nombreux consommateurs parce qu’ils pratiquent à la perfection ce que l’on appelle le green washing, brandir de belles valeurs éthiques pour vendre en se basant sur des apparences alors que les produits ne respectent en rien ces valeurs.
Melvita, quant à elle, est globalement une excellente marque bio avec des compositions plutôt qualitatives bien qu’un peu chargées, mais la marque appartient à un gros groupe industriel et aujourd’hui, mon éthique personnelle m’oriente davantage vers les petits artisans. Cependant, cela reste une bonne solution pour les petits budgets.
Vous trouverez de nombreuses alternatives saines pour vous et l’environnement dans les articles plus récents de mon blog, mais voici quelques marques en vrac que vous pouvez acheter les yeux fermés, répondant aux plus hautes exigences que l’on puisse avoir pour soi et pour la planète :
- Shampoings liquides : Holi Cosmétiques, Alepia, Transparence Cosmétiques ;
- Shampoings solides : Pachamamai, Druydès, l’Orée des savons.
Et aussi, pour les plus motivés, mes recettes de shampoing maison :
Bon, une fois mon shampooing sans silicone en bonne place dans ma salle de bains, je passe au premier lavage de cheveux avec le bazar. Et là, au moment de les sécher, j’ai bien cru que j’allais me ranger à l’avis de celles qui parlaient d’enfer et renonçaient finalement à ce régime de fou. Mes cheveux crissaient, s’agrippaient entre eux, étaient impossible à démêler, c’était une horreur. Et en plus ils avaient brusquement un air terne et maladif. Je me suis vraiment dit que si c’était comme ça chaque fois, je préférais encore pourrir mes cheveux et la planète avec le silicone.
Mes astuces
Mais je suis une opiniâtre et quand j’ai une idée dans la tête, je ne l’ai pas ailleurs. Il m’apparaissait évident que si je supprimais quelque chose d’essentiel pour le confort de mes cheveux, il fallait que je le remplace par autre chose. J’ai donc cherché.
Ma première découverte, employée lors de mon deuxième shampooing, a été l’eau de rinçage au vinaigre. Un peu de vinaigre, un peu de citron dans de l’eau que l’on se vide sur la tête après le shampooing et miracle ! Un démêlage facile, des cheveux soyeux et brillants… Vous en saurez plus sur le pourquoi du comment en lisant l’article dédié.
Ma deuxième découverte a été de faire mon masque maison. J’avais acheté un masque chez Melvita mais, sans le trouver inintéressant, je ne le trouvais pas sensationnel. Comme je l’expliquais plus haut, les actifs hydratants ne peuvent pas métamorphoser un cheveu abîmé, le seul soin réellement efficace étant de couper. Toutefois, les masques hydratants peuvent colmater les fissures du cheveu et le rendre plus souple et résistant.
Avec un peu d’huile, un œuf et du miel, en fouillant dans ma cuisine en somme, j’ai créé dans un bol un super masque pour cheveux dont vous trouverez la recette ici. Résultat : mes cheveux ont retrouvé le volume qui leur manquait, une épaisseur et une douceur incroyable, et tout ceci me coûte trois fois rien !
J’ai pris l’habitude de faire un rinçage au vinaigre tous les quinze jours et un masque tous les quinze jours, en alternant, ce qui fait un soin par semaine, et à partir de ce moment-là, m’occuper de mes cheveux est devenu un vrai bonheur. Mis à part le premier lavage qui m’a un peu inquiétée, je n’ai jamais compris pourquoi certaines filles ont si mal vécu cette transition au sans silicone.
J’ai aussi pris l’habitude de ne shampooiner que mon cuir chevelu et plus mes longueurs. Je ne me souviens plus où je suis allée pêcher cette idée, mais grâce à cette astuce, mes cheveux regraissent moins vite. En effet, les longueurs sont rarement très sales, à moins d’une exception, et le shampooing qui leur coule dessus lorsque l’on se rince la tête suffit à les nettoyer. Trop de shampooing sur les longueurs a tendance à les alourdir, même si c’est un peu moins vrai sans silicone.
J’ai aussi découvert l’hydrolat de bambou, qui contient… de la silice ! Vous le croyez ça ? Le bambou est une plante qui apporte naturellement des molécules que l’on retrouve dans les silicones. La silice du bambou, évidemment, ne pose pas de soucis pour l’environnement et a des propriétés similaires, même si moins puissantes. Ainsi, l’hydrolat de bambou aide à gainer le cheveu, bien que de façon moins hermétique et donc plus saine.
Je vaporise de l’hydrolat de bambou sur mes longueurs après chaque shampooing et comme par magie, mes cheveux se démêlent parfaitement bien et gagnent en volume au séchage. J’ai vraiment été étonnée de l’efficacité de la chose.
La dernière petite astuce que j’ai découverte, malgré son côté un poil désagréable, consiste à faire le dernier rinçage de nos cheveux à l’eau froide. L’une des couches du cheveu, que l’on appelle cuticule, est constituée de cellules plates qui se chevauchent les unes les autres, un peu comme les tuiles d’un toit, ou comme des écailles. C’est ce cuticule qui, si on en prend soin, donne la brillance de nos cheveux et nous permet de les démêler facilement, car ils vont aisément glisser les uns contre les autres.
Le fait de les rincer à l’eau froide permet de resserrer les écailles du cheveu. Ainsi, les cheveux seront mieux protégés contre les agressions extérieures, à commencer par le sèche-cheveux. Ils seront plus brillants et plus faciles à démêler.
Ma conclusion
Après quatre mois, pour rien au monde je ne reviendrai aux shampooings contenant du silicone. Aujourd’hui, je trouve mes cheveux plus beaux, plus épais, plus doux qu’avant. J’ai aussi remarqué qu’ils poussent encore plus vite qu’auparavant et s’abîment moins au niveau des pointes.
Alors certes, peut-être y a-t-il une part de psychologique dans cette constatation.
Mais ce qui est en revanche parfaitement concret, ce sont les commentaires de mes collègues, de mes amies, quand ils arrivent et que je ne les ai absolument pas sollicités, sans que lesdites collègues ou amies ne soient au courant que j’ai changé quoi que ce soit à ma routine capillaire.
On m’a ainsi demandé si j’avais refait mes mèches blondes, ce qui n’est pas le cas depuis le mois d’avril. Il semblerait que mes cheveux soient naturellement plus clairs qu’auparavant. On m’a dit que mes cheveux étaient particulièrement beaux, épais ou encore brillants, en ce moment. Les jours de rinçage au vinaigre, j’ai pratiquement systématiquement un commentaire dans la journée sur la brillance et la luminosité de mes cheveux.
J’avais rarement droit à ce genre de commentaires spontanés et enthousiastes, avant ma rupture avec le silicone.
Je vous laisse décider de ce qu’il y a à retirer de tout ça, moi, je suis fixée.
4 commentaires
Un petit moment que j'y songe ! Ils regraissent trop vite je fais 3 à 4 shampoing par semaine.
Je voulais approfondir mes recherches sur le shampoing solide pour ma part, tu me remotives lol.
J'ai testé un shampooing solide de chez Lush il y a quelques années, dont j'étais plutôt contente, mais je ne connais pas du tout la composition. Généralement ce sont de bons produits et le shampooing solide c'est plutôt économique. Hésite pas à faire des retours par ici si tu testes des choses.
J'ai vérifié la compo chez Lush grâce au site la vérité sur les cosmétiques, la compo est un peu cracra encore par rapport à du BIO (quelques trucs irritants) même si c'est loin de ce qu'on peut trouver de pire.
PS : Faut que je réponse à ton mail !!!! lol
Ouip Lush c'est pas encore la perfection, mais c'est un bon compromis déjà.
Tu as des shampooings solides à un peu tous les prix et pour le coup garantis sans trucs irritants ou non écolo sur le site de la slow cosmétique : http://www.slow-cosmetique.com
Par contre j'ai encore rien testé donc je ne peux pas en dire grand-chose.
P.S. : Lol pour le mail tu n'en es pas encore à des délais hors norme. ;)