Même si je reste convaincue que nous pourrions aller bien plus vite vers un mode de vie responsable pour notre planète si c’étaient les grands de ce monde qui s’y mettaient, tous, ensemble et dans une volonté commune, j’ai aussi parfaitement conscience que cette idée est une pure utopie.
Les grands de ce monde sont intéressés par le pouvoir, l’argent et il se trouve que ces deux types, monsieur Pouvoir et monsieur Argent, n’ont jamais eu trop de considération ni pour l’humanité, ni pour l’écologie.
Agir
Il m’apparaît donc évident que si l’on veut commencer quelque part, c’est à nous, petits citoyens insignifiants, de faire les premiers pas.
A tous ceux, ils se reconnaîtront, qui aiment bien répliquer que ce sont les grands industriels et politiques qui ont les moyens, que c’est à eux d’agir, que d’une part on n’a aucun impact de notre petite place, et que surtout ce n’est pas nous les responsables et que l’on n’a pas à faire d’efforts si les responsables n’en font pas, je répondrai qu’ils se comportent exactement comme les gens dans le métro qui se disent qu’il y aura bien quelqu’un pour faire quelque chose et qui laissent une fille se faire violer sous leurs yeux. Mes paroles vous choquent peut-être, mais je n’en suis pas désolée.
Maintenant, j’ai bien conscience que nous avons chacun nos problématiques, nos possibilités et nos moyens et qu’il est parfois vraiment difficile, dans la société telle qu’elle est, de parvenir à faire quoi que ce soit qui nous semble vraiment positif.
Pour moi, l’essentiel, c’est d’essayer. Parce que je me dis que si tout le monde s’y met, ne serait-ce qu’un tout petit peu, les grands industriels percevront peut-être ça comme un effet de mode et se diront qu’il pourrait être bien de surfer sur la vague. Mais si la vague est bonne, peut-être leur surf ira-t-il dans le même sens, à beaucoup plus grande échelle !
Ne pas culpabiliser
Le plus important, c’est de faire ce que l’on peut sans culpabiliser pour ce que l’on ne peut pas.
Mon exemple est très parlant : monsieur et moi sommes non-voyants. Impossible d’aller faire nos courses systématiquement dans des commerces proches, parce que sans voiture, tout trimballer sur le dos, ça va deux minutes.
Alors oui, je fais mes cosmétiques maison, je réutilise toujours les mêmes contenants, je fais des produits solides…
Oui, puisque je vous écris cet article, j’aime de plus en plus faire une partie de mes courses en vrac, quand je le peux. Oui, ce n’est pas moi qui pollue avec ma voiture, je n’en conduirai jamais et je fais tout en transports en commun.
Mais par ailleurs, la plupart de mes achats sont faits sur internet, avec les emballages que ça implique.
Alors bon ; je peux soit culpabiliser à mort chaque fois que j’y pense, soit me dire que face à ça, mes petits efforts ne servent à rien et tout laisser tomber. Ou alors je peux me dire que je fais de mon mieux avec mes moyens, que c’est toujours mieux que rien et que c’est avec des millions de grains de sable qu’on obtient une belle plage.
Les courses en vrac
Il existe de plus en plus de petites épiceries, même en province, où les produits vous sont vendus en vrac.
Comment ça marche ? Eh bien tout simplement, on arrive avec ses propres contenants, on les remplit depuis les grands contenants du magasin après les avoir pesés à vide pour savoir exactement ce qu’on met dedans et hop !
Un sac à dos, un cabas ou un panier pour ranger tout ça et on a fait nos achats sans emballage, sans sac, avec des pots, boîtes que l’on pourra réutiliser chaque fois.
CityZen Market
Note de janvier 2021 :
J’ai l’infinie tristesse de vous annoncer la fermeture de cette merveilleuse boutique. Cependant, j’ai choisi de laisser mon article tel quel car même si cette boutique n’est plus, beaucoup d’autres fonctionnent sur le même principe.
C’est la petite épicerie où je vais me fournir sur Montpellier, j’en profite donc pour leur faire un petit coup de publicité tout à fait gratuite, pour les montpelliérains qui me lisent.
Découvrez leur site internet ici.Ils sont tout près de la gare et on y est accueillis très chaleureusement par Alexandra et Valentina.
Bien sûr, pour les raisons que j’évoquais plus haut, je n’y fais pas toutes mes courses. Même si le choix des produits chez eux est vraiment important et que je pourrais vraiment y trouver presque tout ce dont j’ai besoin, je ne peux pas transporter tout sur mon pauvre dos. Alors pour l’instant je me contente de ce que j’aime particulièrement chez eux, notamment les produits locaux, parce que c’est ça aussi qui est chouette, chez eux et dans la plupart de ces boutiques, les producteurs locaux sont vraiment mis à l’honneur et, tant économiquement qu’écologiquement, j’aime encourager la production locale. En plus, souvent, ces produits de petits artisans sont particulièrement excellents.
Chez Cityzen Market, j’achète ma farine, mon muesli (ils en ont un au physalis et au chocolat qui me rend dingue), des tisanes, des pâtes, des biscuits, des fruits secs… Mais vous pouvez aussi trouver des produits frais, des produits liquides, des cosmétiques zéro déchet…
Le petit plus de Cityzen Market, c’est leur petit restaurant, dans lequel on vous mitonne de bons petits plats avec les invendus du magasin (zéro gaspillage !) et avec quelques produits que l’on a envie de vous faire connaître. Tout ce qui est dans votre assiette, vous pouvez le trouver en magasin.
Monsieur Flo et moi avons gardé un excellent souvenir de ce repas, et en ce qui me concerne, particulièrement de la tapenade qui m’a rendue folle. Dommage que je n’avais pas de pot sur moi, sans quoi j’aurais dévalisé la boutique. Vous en faites pas, j’y suis retournée depuis. ;)
Quelques astuces
Bon, se mettre à acheter en vrac, ça demande un petit peu d’organisation. Au début, on n’a pas le réflexe de conserver les bocaux, boîtes et autres pots des denrées que l’on achète dans le commerce, du coup on se demande bien avec quoi on va pouvoir se dépatouiller.
Pas de panique : j’ai découvert le site mes courses en vrac.com, qui aide bien pour débuter. Même si commander sur internet est en définitive peu compatible avec ce mode de consommation, pour se mettre le pied à l’étrier, on peut bien se permettre une petite commande.
Ils vendent des bocaux, pots et autres objets de rangement bien pratiques pour vos achats en vrac.
Et comme je vous l’accorde, se balader avec tous ces pots et bocaux pour aller faire ses courses, ce n’est pas top pratique, ils vendent aussi des sacs à vrac, simples petits sacs de coton que l’on referme avec une ficelle, qui vous permettront de transporter vos achats jusqu’à la maison pour ensuite les transvaser dans un pot adéquat.
Personnellement, je suis une grosse quiche en couture, j’en ai donc acheté quelques-uns. Mais même avec un tout petit niveau, il est très facile de fabriquer ses propres sacs à vrac. Découvrez un tuto très complet sur le blog de Clémentine la Mandarine.
Avec l’habitude, vous repèrerez vite en faisant vos courses que tiens, ce pot de pâte à tartiner sera impec pour acheter telle denrée en vrac. Une fois le pot vidé, vous enlèverez les étiquettes, le nettoierez consciencieusement, le réétiquetterez si ça vous chante et irez le remplir dans votre épicerie vrac. Ou alors vous vous mettrez à faire votre pâte à tartiner vous-même, hihi.
Petite note sur le thé et les tisanes
Le thé et les tisanes, c’est le premier truc que je me suis mise à acheter en vrac, bien avant d’avoir la conscience qu’on pouvait acheter d’autres choses ainsi. C’est que ça commençait à m’agacer sévère, moi qui en consomme beaucoup, de remplir ma poubelle de la boîte qui contient les sachets, des emballages qui contiennent les sachets et des sachets eux-mêmes.
Et puis je trouve de bien meilleurs thés en vrac, aussi.
Il vous suffit d’une boule à thé et de quelques boites.
Bon, ok, j’avais envie de vous montrer ce joli DiY que m’a appris ma maman, que j’ai utilisé pour habiller de vieilles boîtes de café en fer avec des fonds de paquet de serviettes en papier de couleur.
Mes boîtes à thé sont donc pour la plupart issues de la récup, mais sur le site mes courses en vrac, vous pourrez en trouver de jolies en bois de bambou, ainsi que des boules à thé, si vous voulez franchir le pas.
J’espère vraiment que ce petit article vous aura donné envie de tester cette nouvelle façon d’acheter.
Comme je le dis toujours, il ne faut pas que cela devienne une contrainte, il faut que cela reste un plaisir, aussi, et pourquoi pas, même, que sur certains points cela vous simplifie la vie.
C’est le cas pour moi, avec l’équilibre que j’ai trouvé entre mes petits achats en vrac, et les autres de façon plus traditionnelle.
N’hésitez pas à me donner votre sentiment sur tout ça, à me parler de vos propres démarches écolo ou au contraire, à m’expliquer pourquoi vous n’adhérez pas à ce genre de proposition.
2 commentaires
Merci pour cet article. Je suis aveugle aussi et les boutiques de vente en vrac sont loin de chez moi, je fais donc à la mesure de mes moyens. En revanche, le gros avantage que je trouve au vrac, c’est de pouvoir étiqueter mais beaucoup en braille, ce qui n’est évidemment pas le cas des contenant produits que l’on achète dans le commerce traditionnel.
Coucou,
Merci pour ce commentaire !
Je confirme, moi aussi j’ai mes étiquettes braille sur mes bocaux et je trouve ça hyper pratique !