Note : ceci est une transcription de l’épisode 3 de Speed Dating avec la Slow Beauty, destinée à ceux qui préfèrent lire ou aux personnes sourdes et malentendantes. N’hésitez pas à aller écouter le podcast sur votre plateforme multimédia préférée (Spotify, Apple Podcast ou Amazon Music) et à vous abonner à ma chaîne sur ladite plateforme pour ne pas louper les épisodes suivants !
Bonjour à toutes, bonjour à tous ! Dans ce troisième épisode de SDSB, on va s’intéresser à la composition de nos cosmétiques et à comment la décrypter. Précisément, on va s’intéresser à ce qu’on appelle la liste INCI, pour International Nomenclature of Cosmetic Ingredients. En fait, ça veut juste dire la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques. C’est cette liste souvent écrite en tout petit sur vos emballages de cosmétiques, qui contient des mots en latin, en anglais et qui est, avouons-le, particulièrement absconse.
Pour ce faire, je vous propose qu’on fonctionne en deux étapes. Première étape, identifier les ingrédients vraiment cracras, les ingrédients à éviter. Deuxième étape, identifier les ingrédients vraiment qualitatifs que si jamais il n’y a que ceux-là dans votre composition, vous êtes sûrs que vous pouvez y aller les yeux fermés.
Alors qu’est-ce qu’on va classer dans les ingrédients vraiment cracras?
Cette sélection évidemment, c’est la mienne avec mon point de vue. Vous en trouverez d’autres des différentes et il est aussi fortement probable que j’en oublie beaucoup, mais on va tenter de brosser le portrait des principaux.
Alors ce que je vais ranger dans les ingrédients cracras, ce sont d’abord les ingrédients qui ne sont pas terribles pour votre santé et ensuite ceux qui ne sont pas terribles pour la planète.
Pour votre santé, ça va être les ingrédients qui vont être des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire qu’ils vont perturber le fonctionnement hormonal, soit au niveau du système sexuel, soit au niveau du système de la thyroïde, soit des deux.
Ensuite, on va avoir les ingrédients cancérigènes, je pense que je n’ai pas besoin d’expliquer.
On va avoir des ingrédients dits mutagènes, c’est des ingrédients qui vont provoquer des mutations des cellules, et donc possiblement des perturbations métaboliques importantes.
Mais on a aussi des ingrédients qui vont simplement être très allergisants ou irritants.
Du côté de l’environnement, on va particulièrement écarter les ingrédients qui ne sont pas biodégradables et ceux qui sont toxiques.
Mais avant même de savoir reconnaître les vilains, pour savoir si une composition cosmétique est bonne ou pas, on peut se fixer deux petites règles la première, c’est que plus votre composition cosmétique est courte, moins il y a de chance qu’il y ait des ingrédients néfastes. La deuxième, s’il n’y a que des ingrédients que vous savez reconnaître et qui sont de bons ingrédients et aucun qui vous soit étranger, alors c’est tout bon.
Alors pourquoi on va s’intéresser uniquement à cette liste INCI? Et bien parce que comme son nom l’indique, c’est une nomenclature internationale. Ça veut dire que n’importe où, les ingrédients auront le même nom. Donc il n’y a pas d’erreur possible pour les identifier. Autre chose, les fabricants sont obligés de lister tous leurs ingrédients dans cette liste. Un commerçant particulièrement malhonnête peut parfaitement écrire peur de karité sur son emballage, mais si vous ne le trouvez pas dans la liste INCI, c’est tout simplement qu’il n’y en a pas. Et croyez-moi, cela arrive.
Alors j’ai bien peur qu’il me faille beaucoup plus d’un épisode pour vous raconter tout ça, mais on en fera autant qu’il le faut.
C’est parti.
Ingrédient numéro 1 : les sulfates
Les sulfates ne sont pas forcément les pires, mais comme je vous ai parlé des produits lavant dans l’épisode précédent, il me semblait intéressant de commencer par eux parce qu’on les trouve principalement dans ce type de cosmétiques.
Les sulfates sont des ingrédients agressifs pour la peau et très peu biodégradables. Ce sont des tensioactifs qui servent principalement à laver et à produire une belle mousse.
Dans la composition INCI, on les reconnaît parce qu’ils contiennent le mot « sulfate ». Les plus connus et les plus agressifs sont le sodium lauryl sulfate et le sodium laureth sulfate, mais ils ne sont pas seuls.
Certaines marques bio les remplacent par du sodium coco sulfate, réputé pour être moins agressif et moins polluant. Malgré tout, c’est un sulfate qui provient à peu près du même processus de fabrication et que personnellement je vous déconseille très fortement.
Ingrédient numéro 2 : les selles d’aluminium
On les trouve principalement dans les déodorants et ce sont de formidables perturbateurs endocriniens. Dans la liste INCI, on les reconnaît au mot aluminum, suivi d’un autre mot se terminant par chlorohydrate.
Alors, ils ne sont pas absolument tous concernés, mais la plupart d’entre eux sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens plus ou moins puissants. Dans le doute, utiliser des crèmes solaires ne contenant que des filtres minéraux.
Pour les repérer dans la liste INCI, c’est compliqué, ils ont des noms extrêmement différents les uns des autres. Mais si vous lisez la composition d’une crème solaire et ne connaissez pas un ingrédient, Google vous renseignera très vite sur s’il s’agit d’un filtre solaire synthétique ou non.
A noter qu’une bonne partie des filtres solaires synthétiques sont aussi toxiques pour la vie aquatique.
Ingrédient numéro 4 : les silicones
Les silicones sont des perturbateurs endocriniens, potentiellement cancérigènes, occlusifs pour la peau, c’est-à-dire qu’ils bouchent les pores de la peau, et en plus ils ne sont pas biodégradables.
En plus, ce sont des ingrédients qu’on appelle des ingrédients inertes, c’est-à-dire qu’ils n’apportent aucun bénéfice à la peau. Alors oui, ils apportent un effet soyeux immédiat, et c’est sur ça que jouent les marques pour vous promettre un lifting de rêve. Mais ce n’est pas votre peau qui est en meilleur état, c’est juste un film plastique que l’on a posé par-dessus. Du coup, la balance bénéfices-risques est assez vite faite.
Dans la liste INCI, on reconnaît les silicones à leur terminaison en « one », « ane », « ticone » ou « ticonol ».
Il me reste encore plein d’ingrédients à décrypter pour vous et à vous expliquer. Du coup, je vous propose qu’on en discute dans le prochain épisode !