Ce week-end, nous étions chez des amis près de Chinon, en Touraine.
Comme j’aime bien le faire, j’ai tenu à vous rapporter une petite carte postale à ma façon, une qui ne se regarde pas mais qui s’écoute.
Une carte postale sonore, quèsaco ? La réponse ici.
Chinon, c’est bien sûr une ville pleine d’histoire : Aliénor d’Aquitaine, Jeanne d’Arc…
C’est aussi un berceau privilégié pour les vins du pays de Loire.
Mais c’est encore, et on y prête moins attention, une campagne extraordinairement riche en oiseaux de toute sorte.
Je suis tombée sous le charme de cette musique printanière fabuleuse et si variée. Hélas, je n’avais pas prévu mon matériel d’enregistrement.
J’ai donc tenté de voler quelques mélodies aux volatiles avec mon téléphone portable. Le résultat n’est pas terrible et j’en suis profondément désolée, mais il vous permet tout de même de vous mettre dans l’ambiance.
Petit décryptage pour une meilleure écoute
Premier extrait
Pour ce passage-là de l’enregistrement, je suis au milieu d’un jardin, dans l’herbe, et je me déplace un peu au fur et à mesure pour mieux capter ces belles voix. Vous pouvez donc de temps à autre entendre le bruit de mes pas dans l’herbe.
Ce que l’on peut entendre :
- Le soliste du début de l’enregistrement est un merle. Cet oiseau a ceci de fabuleux que son chant n’est jamais identique, qu’il est très mélodieux et qu’il est ponctué de petits cris et crissements presque rytmiques sur la fin des phrases.
- Un peu plus tard, vous pourrez entendre du bruit chez les voisins qui égaie un groupe de moineaux réfugiés dans un arbre, qui se mettent à piailler de concert.
- Juste après, on peut entendre passer une mouche.
- Encore un peu plus tard, si vous y prêtez attention, on entend un gros oiseau décoller et voler tout près de nous.
- Et bien sûr, au loin, tout un tas d’autres oiseaux…
Deuxième extrait
Celui-ci est pris depuis le couvert d’un arbre immense. On y entend principalement les tourterelles roucouler.
On y entant aussi de temps à autre un cri plaintif. Il s’agit du cri que poussent les tourterelles en volant. Je n’ai jamais compris pourquoi, lorsqu’elles volent, elles crient et pourquoi, dans ces moments-là, elles ont une voix totalement différente de leur voix douce de roucouleuses, mais c’est ainsi.
Cette fois, je ne bouge pas un muscle. Aussi, si vous y prêtez attention, ces bruits dans les branchages, ce sont les oiseaux qui se déplacent.
On entend également, sur la fin de l’enregistrement, plusieurs oiseaux différents que je ne suis pas certaine d’identifier, un qui émet des sortes de piou, un autre, plus mélodieux, dont le chant commence par de curieux bruits secs.
Savez-vous différencier le chant de la tourterelle de celui du pigeon ?
Pour épater vos amis avec vos connaissances ornithologiques, voici un truc simple pour différencier le chant de la tourterelle turque et celui du pigeon ramier, deux oiseaux qui fréquentent un peu les mêmes milieux et que l’on entend souvent.
- La tourterelle turque émet un chant composé de trois sons. Ca donne : roucou, cou. Ecoutez un enregistrement.
- Le pigeon ramier, lui, chante sur cinq syllabes. Ca donne ça : roucou, rou, rourou. Ecoutez un enregistrement.
Et voilà, vous ne pourrez plus vous tromper !
Bonne écoute !